Immobilier de montagne - « Utilisons les impératifs écologiques pour doper les rénovations »

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Directeur du pôle Montagne des Crédit Agricole des Savoie, Cyril Gouttenoire est un acteur important du développement des stations alpines. Fin connaisseur du secteur immobilier, il estime qu’il faut prendre à bras-le-corps certains problèmes qui perturbent le marché, particulièrement la non-rénovation des milliers de lits froids qui dévalorisent les stations.

Cyrile Gouttenoire - CADS

Malgré les craintes d’une désaffection pour le ski, on constate qu’il y a toujours de nouveaux projets résidentiels ou hôteliers dans les stations.
Cela doit vous réjouir.

C’est vrai, il y a beaucoup de liquidités qui s’orientent vers l’immobilier de montagne car c’est un marché encore relativement attractif pour les investisseurs. Le problème c’est qu’ils se focalisent surtout sur de la construction neuve, et quasiment pas dans la réhabilitation de l’existant.

En quoi est-ce un problème ?
L’espace est limité en montagne. Et les immeubles construits il y a trente ou quarante ans occupent les meilleurs emplacements ; il faut donc s’en occuper, il ne faut pas qu’ils deviennent des « verrues » au cœur des stations. De plus, ce sont pour la plupart des « lits froids », car les baux commerciaux qui les liaient à des exploitants professionnels sont arrivés à terme et n’ont pas été renouvelés pour beaucoup.

Plusieurs programmes de réhabilitation ont déjà été lancés dans le passé…
Oui, il y a eu les ORIL par exemple, mais ça ne marche pas. Le nombre d’appartements rénovés grâce à ces aides est très faible et c’est décourageant. À la limite, les propriétaires sont prêts à rénover leur logement, mais au sein de la copropriété, tous ne le font pas et la rénovation des parties commune n’est pas actée. Or, si vous avez un bel appartement dans une résidence vétuste, vous n’arriverez pas à le louer à un prix suffisant pour rentabiliser vos travaux. C’est un problème que nous rencontrons nous-mêmes à travers la Foncière Rénovation Montagne, conçue justement pour racheter des appartements anciens, les rénover et les remettre dans le circuit locatif. En fait, les aides fiscales ne sont jamais assez incitatives. Et je doute qu’on en crée de nouvelles. C’est pourquoi je pense qu’il faudrait pouvoir inciter plus fortement les propriétaires.

Mais le droit des propriétaires est très fort en France, il est toujours difficile d’exercer des contraintes à leur encontre.
Le cadre législatif ne permet effectivement pas d’imposer ces rénovations aux (multi)propriétaires. On pourrait s’inspirer de ce qui existe dans l’urbain en créant une sorte d’ANRU (Ndlr : Agence nationale pour la rénovation urbaine) pour les stations de montagne, basée sur l’isolation thermique, et inciter fortement les propriétaires à mettre aux normes thermiques leur logement. Le diagnostic thermique est déjà obligatoire pour louer ou vendre, mais il n’y a pas d’obligation à effectuer des travaux d’amélioration.
Je suis convaincu que la mise en avant d’une bonne note de performance énergétique pourrait permettre de mieux louer les logements en station et de répondre à la fibre environnementale qui prend une place de plus en plus importante dans le choix de destination des clients.

Vous avez conscience que les gens vont crier à l’écologie punitive ?
Je ne sais pas s’il faut en arriver à imposer ces rénovations thermiques mais nous devons quoi qu’il en soit agir pour préserver notre planète et nos montagnes !
Notre rôle de banquier c’est d’essayer de faire bouger les choses. Nous le faisons en unissant nos forces avec le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes pour être efficace sur les Alpes du Nord et en prenant la parole, dans des colloques par exemple. C’est aussi avec des outils que nous avons créés pour faire évoluer le monde de la montagne : la Foncière des Alpes, pour financer la création de nouveaux hôtels et résidences de tourisme ; la Foncière Rénovation Montagne, pour la réhabilitation de logements anciens ; Amundi, qui permet d’investir au travers de SCPI et qui fait donc de la pierre papier (une solution qui pourrait permettre de pérenniser les « lits chauds » car elle privilégie le rendement) ; et Affiniski, dans laquelle nous sommes actionnaires (via Savoie Stations Ingénierie Touristique) et qui aide les propriétaires à rénover leur logement et à trouver une agence immobilière pour le louer.

Vous avez déjà parlé de votre proposition aux élus de votre zone d’intervention ?
Oui. Tout le monde a bien conscience du sujet, mais cela reste difficile à mettre en place et les élus locaux n’ont pas de pouvoir coercitif. Mais nous n’avons pas le choix. Il faut rendre nos stations de montagne « propres », « vertes », pour qu’elles soient attractives auprès des jeunes. Et cela passe par un immobilier respectueux des normes énergétiques, alors qu’actuellement nous avons encore beaucoup trop de passoires thermiques. Les jeunes générations ne veulent pas seulement faire du ski, elles veulent avoir un comportement responsable.

Cyrile Gouttenoire - CADS

Malgré les craintes d’une désaffection pour le ski, on constate qu’il y a toujours de nouveaux projets résidentiels ou hôteliers dans les stations.
Cela doit vous réjouir.

C’est vrai, il y a beaucoup de liquidités qui s’orientent vers l’immobilier de montagne car c’est un marché encore relativement attractif pour les investisseurs. Le problème c’est qu’ils se focalisent surtout sur de la construction neuve, et quasiment pas dans la réhabilitation de l’existant.

En quoi est-ce un problème ?
L’espace est limité en montagne. Et les immeubles construits il y a trente ou quarante ans occupent les meilleurs emplacements ; il faut donc s’en occuper, il ne faut pas qu’ils deviennent des « verrues » au cœur des stations. De plus, ce sont pour la plupart des « lits froids », car les baux commerciaux qui les liaient à des exploitants professionnels sont arrivés à terme et n’ont pas été renouvelés pour beaucoup.

Plusieurs programmes de réhabilitation ont déjà été lancés dans le passé…
Oui, il y a eu les ORIL par exemple, mais ça ne marche pas. Le nombre d’appartements rénovés grâce à ces aides est très faible et c’est décourageant. À la limite, les propriétaires sont prêts à rénover leur logement, mais au sein de la copropriété, tous ne le font pas et la rénovation des parties commune n’est pas actée. Or, si vous avez un bel appartement dans une résidence vétuste, vous n’arriverez pas à le louer à un prix suffisant pour rentabiliser vos travaux. C’est un problème que nous rencontrons nous-mêmes à travers la Foncière Rénovation Montagne, conçue justement pour racheter des appartements anciens, les rénover et les remettre dans le circuit locatif. En fait, les aides fiscales ne sont jamais assez incitatives. Et je doute qu’on en crée de nouvelles. C’est pourquoi je pense qu’il faudrait pouvoir inciter plus fortement les propriétaires.

Mais le droit des propriétaires est très fort en France, il est toujours difficile d’exercer des contraintes à leur encontre.
Le cadre législatif ne permet effectivement pas d’imposer ces rénovations aux (multi)propriétaires. On pourrait s’inspirer de ce qui existe dans l’urbain en créant une sorte d’ANRU (Ndlr : Agence nationale pour la rénovation urbaine) pour les stations de montagne, basée sur l’isolation thermique, et inciter fortement les propriétaires à mettre aux normes thermiques leur logement. Le diagnostic thermique est déjà obligatoire pour louer ou vendre, mais il n’y a pas d’obligation à effectuer des travaux d’amélioration.
Je suis convaincu que la mise en avant d’une bonne note de performance énergétique pourrait permettre de mieux louer les logements en station et de répondre à la fibre environnementale qui prend une place de plus en plus importante dans le choix de destination des clients.

Vous avez conscience que les gens vont crier à l’écologie punitive ?
Je ne sais pas s’il faut en arriver à imposer ces rénovations thermiques mais nous devons quoi qu’il en soit agir pour préserver notre planète et nos montagnes !
Notre rôle de banquier c’est d’essayer de faire bouger les choses. Nous le faisons en unissant nos forces avec le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes pour être efficace sur les Alpes du Nord et en prenant la parole, dans des colloques par exemple. C’est aussi avec des outils que nous avons créés pour faire évoluer le monde de la montagne : la Foncière des Alpes, pour financer la création de nouveaux hôtels et résidences de tourisme ; la Foncière Rénovation Montagne, pour la réhabilitation de logements anciens ; Amundi, qui permet d’investir au travers de SCPI et qui fait donc de la pierre papier (une solution qui pourrait permettre de pérenniser les « lits chauds » car elle privilégie le rendement) ; et Affiniski, dans laquelle nous sommes actionnaires (via Savoie Stations Ingénierie Touristique) et qui aide les propriétaires à rénover leur logement et à trouver une agence immobilière pour le louer.

Vous avez déjà parlé de votre proposition aux élus de votre zone d’intervention ?
Oui. Tout le monde a bien conscience du sujet, mais cela reste difficile à mettre en place et les élus locaux n’ont pas de pouvoir coercitif. Mais nous n’avons pas le choix. Il faut rendre nos stations de montagne « propres », « vertes », pour qu’elles soient attractives auprès des jeunes. Et cela passe par un immobilier respectueux des normes énergétiques, alors qu’actuellement nous avons encore beaucoup trop de passoires thermiques. Les jeunes générations ne veulent pas seulement faire du ski, elles veulent avoir un comportement responsable.

Cyrile Gouttenoire - CADS

Malgré les craintes d’une désaffection pour le ski, on constate qu’il y a toujours de nouveaux projets résidentiels ou hôteliers dans les stations.
Cela doit vous réjouir.

C’est vrai, il y a beaucoup de liquidités qui s’orientent vers l’immobilier de montagne car c’est un marché encore relativement attractif pour les investisseurs. Le problème c’est qu’ils se focalisent surtout sur de la construction neuve, et quasiment pas dans la réhabilitation de l’existant.

En quoi est-ce un problème ?
L’espace est limité en montagne. Et les immeubles construits il y a trente ou quarante ans occupent les meilleurs emplacements ; il faut donc s’en occuper, il ne faut pas qu’ils deviennent des « verrues » au cœur des stations. De plus, ce sont pour la plupart des « lits froids », car les baux commerciaux qui les liaient à des exploitants professionnels sont arrivés à terme et n’ont pas été renouvelés pour beaucoup.

Plusieurs programmes de réhabilitation ont déjà été lancés dans le passé…
Oui, il y a eu les ORIL par exemple, mais ça ne marche pas. Le nombre d’appartements rénovés grâce à ces aides est très faible et c’est décourageant. À la limite, les propriétaires sont prêts à rénover leur logement, mais au sein de la copropriété, tous ne le font pas et la rénovation des parties commune n’est pas actée. Or, si vous avez un bel appartement dans une résidence vétuste, vous n’arriverez pas à le louer à un prix suffisant pour rentabiliser vos travaux. C’est un problème que nous rencontrons nous-mêmes à travers la Foncière Rénovation Montagne, conçue justement pour racheter des appartements anciens, les rénover et les remettre dans le circuit locatif. En fait, les aides fiscales ne sont jamais assez incitatives. Et je doute qu’on en crée de nouvelles. C’est pourquoi je pense qu’il faudrait pouvoir inciter plus fortement les propriétaires.

Mais le droit des propriétaires est très fort en France, il est toujours difficile d’exercer des contraintes à leur encontre.
Le cadre législatif ne permet effectivement pas d’imposer ces rénovations aux (multi)propriétaires. On pourrait s’inspirer de ce qui existe dans l’urbain en créant une sorte d’ANRU (Ndlr : Agence nationale pour la rénovation urbaine) pour les stations de montagne, basée sur l’isolation thermique, et inciter fortement les propriétaires à mettre aux normes thermiques leur logement. Le diagnostic thermique est déjà obligatoire pour louer ou vendre, mais il n’y a pas d’obligation à effectuer des travaux d’amélioration.
Je suis convaincu que la mise en avant d’une bonne note de performance énergétique pourrait permettre de mieux louer les logements en station et de répondre à la fibre environnementale qui prend une place de plus en plus importante dans le choix de destination des clients.

Vous avez conscience que les gens vont crier à l’écologie punitive ?
Je ne sais pas s’il faut en arriver à imposer ces rénovations thermiques mais nous devons quoi qu’il en soit agir pour préserver notre planète et nos montagnes !
Notre rôle de banquier c’est d’essayer de faire bouger les choses. Nous le faisons en unissant nos forces avec le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes pour être efficace sur les Alpes du Nord et en prenant la parole, dans des colloques par exemple. C’est aussi avec des outils que nous avons créés pour faire évoluer le monde de la montagne : la Foncière des Alpes, pour financer la création de nouveaux hôtels et résidences de tourisme ; la Foncière Rénovation Montagne, pour la réhabilitation de logements anciens ; Amundi, qui permet d’investir au travers de SCPI et qui fait donc de la pierre papier (une solution qui pourrait permettre de pérenniser les « lits chauds » car elle privilégie le rendement) ; et Affiniski, dans laquelle nous sommes actionnaires (via Savoie Stations Ingénierie Touristique) et qui aide les propriétaires à rénover leur logement et à trouver une agence immobilière pour le louer.

Vous avez déjà parlé de votre proposition aux élus de votre zone d’intervention ?
Oui. Tout le monde a bien conscience du sujet, mais cela reste difficile à mettre en place et les élus locaux n’ont pas de pouvoir coercitif. Mais nous n’avons pas le choix. Il faut rendre nos stations de montagne « propres », « vertes », pour qu’elles soient attractives auprès des jeunes. Et cela passe par un immobilier respectueux des normes énergétiques, alors qu’actuellement nous avons encore beaucoup trop de passoires thermiques. Les jeunes générations ne veulent pas seulement faire du ski, elles veulent avoir un comportement responsable.