« Renforcer l'intérêt autour de nos pratiques »

Marine Michel, Présidente de Nordic France

Le classement du top 100 des domaines skiables est devenu au fil des années, un vrai baromètre attendu par l’écosystème des acteurs de la montagne. C’est donc avec enthousiasme que nous avons construit, à une autre échelle de valeur, avec la rédaction de Montagne Leaders, cette première édition du top 50 des domaines nordiques. La volonté commune est de montrer l’activité économique générée par le ski de fond, et son rôle essentiel dans le paysage montagnard. Nous espérons par le biais de classement, renforcer l’intérêt autour de nos pratiques, que ce soit auprès des institutions, des médias ou encore des fournisseurs.

Avec l’explosion de la fréquentation de nos domaines lors de l’hiver 2020, marqué par la fermeture des remontées mécaniques, le nordique est devenu plus attractif. En quelques années, les domaines se sont davantage professionnalisés, sont plus attractifs, plus modernes, tournés vers la sensibilisation sur le milieu montagnard, tout en conservant les valeurs historiques chevillées au nordique.

Depuis deux hivers, l’enneigement est très aléatoire. Ainsi, la saison 2023-2024 a été compliquée en termes de gestion et interroge nos modèles économiques. Les sites d’altitude ont pu tirer leur épingle du jeu et profiter de bonnes conditions d’enneigement, tout comme ceux équipés de neige de culture. Nous constatons donc une grande disparité entre les domaines, et entre les massifs. Avec un petit peu plus de 11 millions d’euros de redevance collectés, soit une baisse de 9 % par rapport à 2022-2023, les domaines nordiques enregistrent leur 5e bilan historique. Les sites de Savoie Nordic – dont Savoie Grand Revard (1,5 M€), Les Saisies (691 k€) et Bessans (615 k€) – occupent le podium national. Ils sont en progression de 20 %, avec 3,1 M€, tout comme les Stations de la Drôme  (+ 32%) et Nordic Isère, tiré par Autrans-Méaudre (+10 %). L’Ariège (-2 %) avec le Plateau de Beille (354 k€), les sites haut-savoyards (-6 %), tout comme ceux des Alpes du Sud (-5 %) ont contenu la baisse. En revanche, pour les autres régions, les conséquences du déficit d’enneigement sont désastreuses : -35 % pour le massif du Jura, -55 % pour le Massif central, -52 % pour les Pyrénées Catalanes, -58 % pour les Hautes-Vosges, -36 % pour l’Alsace et -100 % pour le Ballon d’Alsace, resté fermé tout l’hiver.

Malgré ce constat très hétérogène, la fréquentation, au regard du nombre de journées nordiques, se veut, elle, supérieure à l’avant-Covid, avec des durées d’ouverture moindres. Un signal positif qui confirme la bonne image du ski de fond. Une image qui doit beaucoup au travail remarquable des professionnels des pistes (gestionnaires, pisteurs, dameurs, agents d’accueil) qui font en sorte d’accueillir les clients dans les conditions les plus optimales possibles au cours de l’hiver. Ce travail durant l’hiver tend aujourd’hui à s’étendre aux autres saisons, comme d’ailleurs les missions de Nordic France et ses adhérents. Une nécessité pour répondre aux enjeux de transition et travailler à la diversification des ressources.