Malgré des conditions météo parfois laborieuses, le TOP 100 2024 totalise un chiffre d’affaires record de 1 828 M€, porté par la saison réussie des grands domaines. Cette édition apporte une innovation avec l’ajout d’un classement des sites nordiques.
Les saisons hivernales présentant des conditions météorologiques difficiles révèlent la disparité des situations des stations de montagne en France. Après la saison réussie de 2021-2022, celle de l’an dernier avait été marquée par un manque de précipitations après les fêtes de fin d’année. Cette année, c’est la douceur de l’hiver qui est venue compliquer la tâche des opérateurs de domaines skiables, associée à de fortes précipitations dans la plupart des massifs.
Altitude critique
La conjonction de ces deux phénomènes a fait apparaître des situations très contrastées. Les stations en altitude ont pu compter sur un enneigement conséquent quand les sites moins élevés ont rapidement fait face à des difficultés. Les massifs du Jura, du Massif Central et des Vosges ont particulièrement souffert. L’évolution des chiffres d’affaires de leurs représentants dans les pages qui suivent en témoigne. Cet enchaînement d’hivers délicats pourrait contraindre les opérateurs de certains sites de moyenne ou basse altitude à repenser plus rapidement que prévu le modèle économique de leur tourisme.
Nouveau record
Cette disparité des situations économiques au sein des massifs français n’a pourtant pas entravé la progression du total de ce TOP 100. Après 1 602 M€ en 2022, puis 1 655 M€ l’an dernier, le total des chiffres d’affaires des cent premières destinations de ce classement atteint cette année 1 838 M€. Plus que jamais, la tendance de ce classement est liée à la réussite du peloton de tête. Au sein des trente premières, 22 stations affichent une progression de CA à deux chiffres, pour un seul opérateur affichant un recul (-1,64 %). Cette bonne santé trouve certainement une part de son explication dans un phénomène de report, puisque les domaines du TOP 20 ont encore totalisé un record de journées-skieurs. Le chiffre d’affaires de ces vingt premières (p. 82) ne cesse donc de grandir : 1 012 M€ (63,17% du top 100) en 2022, 1 102 M€ (66,64 %) en 2023, et 1 265 M€ (68,86 %) cette année.
Le poids des groupes
La très grande majorité des sites de ce TOP 20 figure au sein des groupes (p. 96), qui pèsent, eux aussi, toujours plus chaque année : 63,58 % du TOP 100 en 2022, 66,37 % en 2023, et 68,84 % cette année. Il convient pourtant de souligner que leur composition ne cesse d’évoluer. Après l’émancipation de certaines destinations ces dernières années (Val d’Allos, Orcières, Crest-Voland), Tignes a également acté la sortie prochaine de son domaine skiable du périmètre de la Compagnie des Alpes. À l’inverse, la SOREMET avait rassemblé les Sybelles en 2022. Plus récemment, Vaujany et Oz-en-Oisans sont retournées auprès du groupe SATA, dont elles étaient sorties voilà dix ans.
Nouveautés
C’est une première : cette édition 2024 du TOP 100 alpin est accompagnée par son pendant nordique. Un TOP 50 des domaines nordiques a pu être établi cette année grâce au concours de Nordic France et de ses adhérents, et ce, malgré une saison compliquée également Cet apport est bien légitime au regard de la dimension prise par les disciplines nordiques durant la période post-Covid. Ce galop d’essai est pour l’heure moins dense que son alter ego alpin, mais les prochaines saisons pourront permettre d’étoffer ces pages dédiées au ski nordique. Du côté des opérateurs de domaines alpins, un nouvel indicateur est dédié aux installations de loisirs que sont les luges et les tyroliennes. Leur contingent évolue aussi à la hausse, ce qui méritait un premier focus.