Christian Jacquier : « S’adapter fait partie de notre ADN »

Suite au confinement et à la réouverture des refuges le 2 juin, le président du Syndicat national des guides de montagne (SNGM) revient sur cette période particulière et les perspectives à venir pour l’été.

Comment avez-vous géré cette crise ?

C.J – Très rapidement, nous avons été en lien avec les autorités afin de travailler pour anticiper la phase de déconfinement. Nous avons constitué des groupes de travail sur les différents protocoles à mettre en place avec des médecins, des urgentistes, la Fédération française de la montagne et de l’escalade, la Fédération française des clubs alpins et de montagne. Aussi, nous avons dialogué avec les guides étrangers comme les Suisses ou les Autrichiens qui étaient un peu en avance sur nous sur la question du déconfinement. C’était important d’avoir le retour d’expériences. On a également profité de cette crise, durant laquelle les guides étaient chez eux, pour lancer des formations en ligne qui ont profité à cent d’entre eux. 

Comment abordez-vous cette saison estivale ?

C.J – Nous nous sommes battus sur des points clés comme la réouverture des refuges le 2 juin. Certes dans des conditions qui respectent les impératifs sanitaires : les gardiens de refuge ont trouvé des solutions avec un cloisonnement des dortoirs et une organisation spécifique des repas. La montagne va être attractive et les guides vont certainement devoir travailler avec une nouvelle clientèle qui ne connaît pas ou peu le milieu de la montagne. Cependant, s’adapter fait partie de notre ADN. Nous devons être en mesure de proposer de nouveaux produits pour correspondre aux aspirations différentes qui s’exprimeront cet été. Par exemple, les guides proposeront des initiations au bivouac.

Qu’est ce qui vous a motivé à lancer « Esprit de cordée » ?

C.J – Nous avons réfléchi à Esprit de cordée durant le confinement en se demandant comment donner envie de retourner à la montagne. Et tout naturellement est venue cette idée de causeries du soir sur quatre jours et quatre thématiques. Nous avons invité des guides, des alpinistes, des scientifiques, des philosophes, des chercheurs, des écrivains qui avaient tous en commun, la passion de la montagne. Esprit de cordée, c’est donner envie de connaître la montagne mais également informer sur les dangers qui la guettent puisque le réchauffement climatique se constate plus vite en montagne qu’ailleurs. Nous sommes aux premières loges et nous avons un devoir de connaissances et de transmission.