Claire Schmitter : « Depuis toujours, le quatre saisons est notre cœur de métier »

Ancienne professeur de géographie, Claire Schmitter a quitté les salles de classe pour les grands espaces il y a 15 ans. L’accompagnatrice en moyenne montagne est Aujourd’hui la seconde femme présidente du syndicat national, et porte la voie d’une profession probablement clé dans le contexte touristique de demain.

Comment voyez-vous le métier d’accompagnateur en montagne demain ?

C.S. – Ce métier peut se pratiquer toute l’année, en raquettes ou en baskets, et quelles que soient les conditions. Le 4 saisons est notre cœur de métier depuis toujours. Le changement climatique nous impacte moins que d’autres professions du milieu montagnard, et si notre saison d’hiver peut être raccourcie, nous proposons d’autres activités : les accompagnateurs en montagne savent s’adapter. Le deuxième pilier de la profession est l’éducation à l’environnement et au développement durable. Nous sommes des acteurs de la sensibilisation à l’environnement
et cette mission sera fondamentale pour répondre à une demande croissante des pratiquants demain.

Quels sont les enjeux pour le syndicat national des accompagnateurs en montagne ?

C.S. – La profession subit de plus en plus la concurrence d’hébergeurs, qui assortissent leur offre de logement d’un accompagnement non certifié, ou assurés par des diplômés de STAPS ou de brevet d’État, dont la formation n’est pas spécifique à la montagne. Or, il existe une filière montagne, dont nous faisons partie, au même titre que les moniteurs de ski et les guides, et qui caractérise nos métiers par la possibilité d’évoluer sur la neige. Les évolutions climatiques vont engendrer plus d’aléas, tels que le risque d’incendie, et vont faire émerger de véritables enjeux autour de la sécurité des usagers, d’où la nécessité d’être bien formé
et assuré.

Compte tenu de ce contexte, quelles sont les missions du syndicat ?

C.S. – Il faut d’abord définir ce qu’est la montagne, afin de conforter notre profession dans ses prérogatives. Nous sommes justement en train de revoir avec les institutions les activités qui rentrent dans nos missions. Vis-à-vis du public, nous devons être présents sur les salons et en montagne, et mieux communiquer, notamment à travers notre interface RandoPortail. Enfin, notre métier, qui est de plus en plus reconnu par le grand public, séduit aussi de plus en plus d’actifs, ce qui est bon signe. Notre dernière enquête métier a déterminé que 70 % de nos diplômés sont de niveau égal ou supérieur à bac +3. Cela vient appuyer la qualité de notre formation.

En chiffres

2008 : Diplôme d’accompagnateur en montagne.
2016-2022 : Présidente de la section Haute-Savoie du syndicat national des accompagnateurs en montagne (SNAM).
2018-2022 : vice-présidente du SNAM.
Depuis 2022 : Présidente du SNAM.