En mai 2013, l’Etat commandait au Muséum national d’Histoire naturelle un rapport sur les ours et sur leur introduction dans le massif des Pyrénées. Cette demande de l’Etat faisait suite à l’ouverture d’une procédure d’infraction contre la France, en décembre 2012, pour «manquement à ses obligations de protection de l’ours brun dans les Pyrénées».
En effet, le plan de restauration et de conservation de l’ours s’était achevé en 2009 sans qu’il soit par la suite renouvelé. Les conclusions du rapport du Muséum national d’Histoire naturelle viennent de tomber et devraient faire grand bruit auprès de certains habitants des Pyrénées, farouchement opposés à l’introduction de l’ours dans leur vallée. Répondant à la directive «Habitats» qui impose aux Etats membres de maintenir les populations d’ours bruns dans un état de conservation favorable, le Muséum recommande le lâcher rapide, simultané et rapproché «d’a minima de quatre femelles en Pyrénées Occidentales et de deux femelles en Pyrénées Centrales». En outre, le Muséum estime que «l’ours brun n’a écologiquement aucun impact négatif sur l’écosystème pyrénéen, faune comme flore […] La non-intervention maximise les risques encourus pour le maintien de l’espèce dans les Pyrénées puisqu’elle cumule à la fois les risques démographique et génétique pour les deux noyaux de la population […] Tout retard nécessitera une probabilité d’intervention ultérieure beaucoup plus importante».