La cour régionale des comptes a rendu son rapport
sur la gestion de la commune de Chamrousse et de sa régie
des remontées mécaniques. « Rien de nouveau », selon la commune
qui semble avoir une (petite) longueur d’avance.
Le 13 décembre dernier, la cour régionale des comptes (CRC) a rendu public un rapport de contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Chamrousse et de sa régie des remontées mécaniques (RRM). Il fait suite à une enquête nationale des juridictions financières relative aux acteurs publics locaux du tourisme hivernal face au changement climatique. Ce rapport indique, entre autres, une « grande sensibilité du modèle économique » : 95 % du chiffre d’affaires de la régie se fait en hiver et plus de la moitié est réalisée sur seulement six des 24 semaines d’ouverture du domaine. Le modèle prospectif de la régie avait déjà pris le pli en capitalisant sur une hausse des fréquentations, cumulée à une politique de hausse annuelle des tarifs, ce qui permettrait d’absorber les épisodes défavorables (comme en janvier 2023), mais uniquement s’ils ne se produisent que tous les quatre ans.
20 millions d’euros de dettes
Si en 2050 la station pourra compter, a minima, sur ses 206 enneigeurs actuels (sept fois plus qu’il y a vingt ans), recouvrant aujourd’hui 45 % de la station, il n’en sera rien d’ici la fin du siècle. La neige de culture ne sera alors plus suffisante pour maintenir l’enneigement minimum. Or, Chamrousse et sa régie sont encore endettées à hauteur de 20 millions d’euros, et même si leur capacité de désendettement cumulé a fortement chuté, pour passer sous la barre des dix ans, tous les projets de financement annexes sont mis à l’arrêt. Brigitte de Bernis, maire de Chamrousse, est pourtant confiante : « Nous serons à bien moins des huit ans actuels de capacité de désendettement d’ici la fin de l’année ». Selon la RRM de Chamrousse, sur cette première semaine de janvier, c’est près de 35 % du CA annuel qui a été réalisé.
« Nous serons à bien moins des huit ans actuels de capacité de désendettement d’ici la fin de l’année ».
Selon la RRM de Chamrousse, sur cette première semaine de janvier, c’est près de 35 % du CA annuel qui a été réalisé.
« Pas une surprise »
« Ce rapport n’est pas une surprise, nous nous sommes déjà engagés sur beaucoup de points », indique Frédéric Géromin, le directeur général de la RMM de Chamrousse. Tyrolienne, aires de pique-nique aux sommets, belvédère, luge sur rails, des activités annexes que Chamrousse a, pour la plupart, déjà mis en place (la luge sur rail arrivera à l’hiver prochain).
« La CRC sous-estime ce que nous faisons »,
se désole Brigitte de Bernis, qui assure ne pas avoir attendu ce rapport pour plancher sur d’autres modèles économiques que le tout ski et les randonnées.
Si le projet « Chamrousse 2030 », entamé par son prédécesseur, et qui prévoyait, entre autres, un pôle aquatique « n’est plus d’actualité », assure la maire, un pôle loisir sera tout de même construit à la place, avec un bowling et une aire de jeu pour les enfants : « Une sorte de parcours ninja ». Pour l’heure, Chamrousse cherche encore des investisseurs pour ce projet qui coûterait 20 millions d’euros, une somme que la commune ne peut aujourd’hui pas assumer.