Doit-on stocker de l’énergie ?

Le stockage de l’énergie est une thématique dont se saisissent les plus hautes autorités de l’Etat, comme en témoigne le discours du ministre du Redressement productif lors de l’ouverture d’un colloque organisé par l’Association technique énergie environnement. Selon Arnaud Montebourg «la maîtrise grandissante du stockage de l’énergie sera de nature à transformer notre façon de produire, de consommer, de transporter l’électricité. Une course de vitesse est engagée : il faut bâtir une offre pour prendre des parts dans les marchés naissants dans le monde».

Certes le stockage de l’énergie est un enjeu pour l’avenir mais quel est précisément le potentiel français ? C’est justement à cette question qu’un rapport de l’ATEE tend à répondre. Selon ce rapport, la part des énergies renouvelables intermittentes pourrait atteindre, à l’horizon 2030, entre 36 et 56% de la puissance installée et entre 20 à 40% de la production annuelle d’électricité. Dès lors, l’ATEE recommande «à court terme, non pas la mise en place massive de stockage électrique, mais de favoriser des projets de R&D amont ou de démonstration visant à développer les solutions de stockage stationnaire d’électricité susceptibles de permettre, après 2030, l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix de façon compétitive». En effet, «en dehors de contextes locaux, le stockage d’électricité décentralisé ou diffus s’avère la plupart du temps moins intéressant économiquement que des solutions de renforcement réseau ou d’écrêtement de la production intermittente excédentaire».