Les sols de montagne stockent jusqu’à 10 fois plus de carbone par hectare que ceux de plaine. Ces sols fixent de grandes quantités de carbone de façon plus ou moins stable. Le principal facteur jugé responsable de cet atout écologique est le froid puisque les basses températures ralentissent la décomposition par les microorganismes du carbone organique en CO2.
En 2013, dans le cadre de travaux menés sur la réserve des hauts plateaux du Vercors, les chercheurs de l’Irstea ont confirmé l’importance des stocks de carbone contenus dans ces sols de montagne, soit environ 60 tonnes en moyenne par hectare, contre 20 à 40 tonnes dans les sols de plaines. Mais surtout, ils ont découvert que seule la moitié de ce carbone était «stable», c’est-à-dire enfermé dans des agrégats peu poreux ou liés à certains minéraux argileux, le rendant moins accessible à la décomposition en CO2 par les microorganismes. Plus l’on prend de l’altitude, moins l’on retrouve le carbone sous forme stable.
En 2015, d’autres travaux ont permis de simuler l’impact du réchauffement climatique sur ces stocks de carbone. Cette simulation a révélé une perte de 20% de la concentration en carbone dans les sols lorsque la température moyenne est augmentée de 2 °C ou de 4 °C. Ces résultats vont servir aux chercheurs dans leur nouvelle démarches afin d’évaluer les actions à mener sur les émissions de gaz à effet de serre en montagne.