Le retrait de la candidature d’Oslo est un avertissement sans frais pour le CIO. Selon le président de la fédération internationale de ski, Gian-Franco Kasper, « c’est l’effet Sochi ! En Europe notamment, les gens n’ont pas tous réalisé que le plus gros des dépenses des derniers Jeux d’hiver a été consacré à des infrastructures durables dont par exemple Oslo n’aurait pas eu besoin ».
Pourtant, le CIO aurait vu d’un bon œil des Jeux en Norvège, afin de respecter la règle non-écrite de l’alternance entre les continents. Par l’intermédiaire d’un communiqué, l’instance suisse évoque une occasion manquée pour la Norvège et ses habitants. Oslo 2022 n’a envoyé aucun de ses membres seniors et pas un seul représentant du gouvernement au séminaire des finances, organisé plus tôt dans l’année par le CIO à l’attention des trois villes candidates. Les hommes politiques norvégiens ont donc pris leur décision « en se basant sur des demi-vérités ou des inexactitudes ». Du côté du CIO, le retrait de la candidature norvégienne ne passe pas car, plus tôt, le CIO avait relevé de 240 millions de dollars la dotation versée par avance à la ville-hôte des Jeux, la portant à 880 millions de dollars. Ce geste n’a finalement pas convaincu les autorités norvégiennes. Thomas Bach, président du CIO, n’a pas semblé être surpris par la décision prise par Oslo : « on ne peut pas l’être si on connaît la trame politique. On a déjà vécu des retraits durant cette phase de candidature. Il faut voir que l’on vit actuellement une crise économique qui pose des questions légitimes sur les projets financiers. Mais personne ne doit s’inquiéter pour les Jeux Olympiques ». Pourtant, le retrait d’Oslo, capitale de l’un des pays les plus prospères au monde, est délicat pour l’avenir des Jeux d’hiver d’autant plus que la finale à deux qui se présente, entre deux pays dont le respect des droits de l’homme n’est pas le point fort, est de mauvaise augure… Pour un expert proche du CIO, « la difficulté des pays matures, c’est de mobiliser la population, de ne pas donner d’espace à cette minorité tapageuse qui critique les Jeux. Les candidatures communiquent traditionnellement vers l’extérieur, l’étranger. Depuis l’explosion d’internet et des réseaux sociaux, parce qu’un petit groupe peut se donner beaucoup d’importance, il faut d’abord communiquer vers les habitants de son propre pays ». Pour le CIO, l’heure est grave. L’institution basée à Lausanne doit parfaire sa communication et faire preuve de plus de lisibilité sur le coût réel des Jeux d’hiver et surtout sur leurs retombées économiques, sans quoi, l’avenir sera sombre pour les olympiades d’hiver…