Alors que la France se retrouve a nouveau face à des pics de pollution et prend de nouvelles mesures, que se passe t-il chez nos voisins européens ? Comment appréhendent-ils cette pollution ?
En Italie, la circulation alternée est régulièrement utilisée depuis les années 1990 dans les grandes villes, lors de pics de pollution. Les maires ont également le pouvoir d’instaurer un «arrêt total de la circulation» pour les véhicules les plus polluants. Dans une quarantaine de centres historiques, existent aussi des «zones à trafic limité» où les particuliers peuvent entrer uniquement s’ils sont munis d’un permis spécial (souvent annuel et coûteux) et si leurs véhicules répondent à des normes antipollution précises.
En Grèce, la circulation alternée existe de manière permanente à Athènes depuis 1982, exceptée de juillet à septembre où la mesure est suspendue car de nombreux athéniens quittent la capitale pour les vacances scolaires.
Au Portugal, et plus précisément à Lisbonne, la circulation alternée stricto sensu n’existe pas car l’accès au centre historique est interdit entre 7h et 21h aux véhicules de passagers sans catalyseur fabriqués avant 1996. Pour une zone plus élargie autour du centre, cette interdiction frappe les véhicules fabriqués avant juillet 1992.
En Hongrie, la circulation alternée a fonctionné à Budapest en cas d’alerte à la pollution jusqu’à août 2010. Depuis, un nouveau dispositif a été introduit qui limite la circulation des voitures selon un système de vignettes (vertes pour les moins polluantes, noires et rouges pour les autres). Certaines capitales sont allées encore plus loin et ont instauré des péages urbains comme à Londres.
Depuis 2003, ce péage s’applique du lundi au vendredi, de 7h à 18h et coûte 10 livres. Des exonérations sont tout de même prévues pour les résidents et les utilisateurs de voitures électriques et à très faible émission. Il en va de même à Stockholm, à Oslo et à Göteborg.
Au Danemark, les efforts pour réduire le trafic automobile ont surtout porté sur l’installation ou/et l’élargissement de pistes cyclables.
En Allemagne, Berlin a mis en place une tout autre solution avec depuis le 1er janvier 2010 une «zone écologique» dans le centre-ville élargi. A l’intérieur de cette zone, seuls les véhicules équipés d’une vignette verte (émettant peu de gaz polluants) peuvent circuler. Une réglementation identique a été progressivement mise en place dans la majorité des grandes villes allemandes. La pollution touche toute les grandes villes et l’ensemble des pays ont trouvé des solutions pour lutter contre cette problématique. L’Etat français et les grandes villes françaises pourront donc y puiser d’autres solutions…