Un Plan Tourisme à la hauteur

Particulièrement touchés par la crise liée au Covid-19, les professionnels du tourisme attendaient impatiemment les mesures gouvernementales pour venir au soutien du secteur. L’annonce de ce Plan Relance Tourisme, élaboré par le Comité interministériel du tourisme, a eu lieu le 14 mai dernier par le Premier ministre Édouard Philippe. Ce plan a pour ambition de toucher près de 9 000 acteurs de cette économie.

Sur le plan financier, il est prévu la mise en place d’un « prêt garantie d’État saison » spécial, mais aussi l’exonération des charges patronales tant que la fermeture de l’établissement en question est effective. Par ailleurs, le fonds de solidarité reste actif sur toute l’année 2020. Son accès sera élargi à des entreprises de plus grande taille, celles qui ont jusqu’à 20 salariés et jusqu’à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’aide à laquelle il pourra donner droit sera augmentée jusqu’à 10 000 €. Aussi, les entreprises pourront continuer à recourir à l’activité partielle dans les mêmes conditions que celles en vigueur actuellement, et ce jusqu’à fin septembre.
En parallèle, un plan d’investissements en fonds propres d’1,3 milliard d’euros sera porté par la Caisse des dépôts et par Bpifrance. « Ces 1,3 Md€ vont générer 6 Md€, en attirant d’autres capitaux, privés, sur le secteur », a indiqué Édouard Philippe. Au total, l’État mobilise 18 Md€ pour aider de manière globale le secteur du tourisme français.
Sur le plan de la reprise de l’activité, afin de soutenir la demande, le plafond journalier des tickets-restaurants sera augmenté de 19 euros à 38 euros et leur utilisation sera autorisée le week-end et les jours fériés à partir de la date de réouverture des établissements, jusqu’à la fin de l’année 2020, uniquement dans les restaurants.
Enfin, les collectivités locales qui le souhaiteront pourront alléger la taxe de séjour des hébergements touristiques. Elles pourront également décider de réduire des 2/3 la cotisation foncière des entreprises du tourisme. L’État en financera la moitié.
Si ce plan a été élaboré pour sauver le secteur touristique, il sera intéressant de voir comment les enjeux environnementaux et sociaux seront pris en compte dans cette après-crise pour mener à une transition inévitable vers un tourisme durable. •