Vanoise : le grand non

Les chiffres sont tombés et c’est avec grand fracas que 75% des communes de l’aire d’adhésion ont rejeté le projet de charte du Parc National de la Vanoise.

Sur les 29 communes appelées à se prononcer, seules deux ont approuvé la charte. La Vanoise, premier parc national français, créé en 1963 se trouve aujourd’hui réduit au tiers de sa surface. Si la zone cœur n’est pas impactée, puisque hors du champ du processus d’adhésion, l’aire d’adhésion se trouve réduite et discontinue. Ce choix du non est unique en France, puisque dans les dix autres parcs, les communes ont adhéré en moyenne à 75%, cependant un tel rejet ne créé pas la surprise en Vanoise. Depuis 2006 et la loi relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux, créant les chartes, la Vanoise est le théâtre de nombreux rebondissements. Dès le départ, ce territoire qui rassemble quelques unes des stations les plus emblématiques du monde (Val Thorens, Courchevel, La Plagne, Tignes…) a craint qu’une telle disposition ne vienne entraver son développement. S’en sont suivies des années de débats et de construction de ce partenariat qui a vocation à engager les collectivités pendant quinze ans avec le parc. Jamais le parc n’a réussi à mettre de côté les craintes et réticences qui sont nées de ces débats et à aucun moment les avantages que proposait cet engagement n’ont primé sur les inconvénients. Pour les maires de Saint-Martin-de-Belleville et de Peisey-Nancroix qui ont adhéré à la charte, cette adhésion ne représente en réalité pas un réel changement puisque celle ci s’avère peu contraignante. Cependant, la charte a été perçue comme une nouvelle couche de réglementation décourageant les communes qui craignaient de se voir spolier de leurs compétences sur leur territoire. Les incompréhensions, le manque d’attrait financier que représente le parc et la composition unique de ce territoire ont fait tomber le projet de charte.
Néanmoins, dans trois ans, les discutions reprendront laissant une nouvelle fois aux communes le choix d’adhérer, ou non.