Alors même que la saison d’hiver a été largement entravée pour les stations de ski, les élus doivent faire face à une nouvelle inquiétude : la décision d’Eurostar d’arrêter sa ligne saisonnière. (article issu de La Vie Nouvelle)
Et si c’était définitivement la fin de la liaison Eurostar entre Londres et la Tarentaise ? C’est ce que redoutent plus que tout les élus du territoire et les acteurs de la montagne suite à l’annonce d’Eurostar de mettre fin à sa ligne saisonnière directe desservant les stations l’hiver. « Nous avons immédiatement réagi, car nous ne pouvons pas priver notre territoire de liaisons comme celle-ci sans préavis. La décision est unilatérale, brutale, inquiétante, et ce n’est pas du tout notre façon de travailler», explique Fabrice Pannekoucke, maire de Moûtiers, président de Cœur de Tarentaise et conseiller régional. D’autant plus qu’il y a un an et demi, les élus ont commencé une étude sur les mobilités en Tarentaise. On ne peut pas nous laisser travailler autant de temps pour ensuite prendre une décision aussi importante sans nous y associer ». Il y a trois ans, de conséquents investissements avaient été réalisés dans les gares de Moûtiers et de Bourg-Saint-Maurice avec un réaménagement de l’espace transmanche pour se préparer à la perspective du Brexit et pour recevoir la clientèle britannique dans les meilleures conditions possible. « En enlevant l’Eurostar, on ne l’empêche pas de venir, mais on lui enlève un vecteur de mobilité conséquent et tout à fait adapté ».
Prudence environnementale
En plus de l’incidence économique, l’élu y voit aussi un vrai souci environnemental. « Si le report se fait sur l’aérien, le bilan carbone ne sera pas le même, alors que toutes les politiques que nous mettons en œuvre sont de nature à favoriser notre économie en limitant cet impact. Sans compter que nous ne serons même pas sûrs de pouvoir répondre à la demande, car les trains et les avions sont déjà très mobilisés par la clientèle classique. Le voyageur hivernal doit être appréhendé comme ayant une mobilité réduite par ses bagages. Moins vous avez de rupture de charges et mieux cela se passe », poursuit-il. Cette décision est liée à la crise sanitaire. « Il apparaît très vite qu’Eurostar a décidé sans explorer. L’entreprise se retrouve dans une situation financière difficile qui la conduit à faire des économies. Nous travaillons avec force pour rétablir la situation et à une hypothèse de report vers une autre mobilité. C’est tout l’enjeu », termine Fabrice Pannkoucke. Avec Vincent Rolland, député et coprésident de Savoie Mont-Blanc, il est parallèlement intervenu auprès du ministre des Transports et de la ministre de l’Environnement.
Suite à la décision d’Eurostar, une pétition Save the ski train a été lancée par Snowcarbon, Protect our winters France, Protect our winters UK, Ski Flight Free et SaveOurSnow.