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Montagne Leaders : Outre l’évidence de la Chine, quels sont aujourd’hui les pays qui retiennent le plus votre attention, ceux disposant du meilleur potentiel de développement ?
Benoît Robert : Difficile de s’arrêter sur une liste de quelques pays. Le tourisme de montagne se développe sur tous les continents. De nombreux pays découvrent aujourd’hui les sports d’hiver et l’industrie touristique qui y est associée. Dans ces pays le nombre de stations et de skieurs est modeste, mais sous l’impulsion de quelques passionnés et/ou de volontés politiques affirmées, le développement du ski devient significatif. Je pense par exemple à des pays comme la Russie, la Turquie, le Kazakhstan.
Pour les pays où le ski se développe depuis des décennies, les exploitants s’orientent vers l’optimisation de la gestion de leurs domaines skiables. De nouveaux équipements et/ou de nouveaux services viennent répondre à leurs attentes ou celles de leurs clients. Je pense par exemple aux stations d’Europe Centrale, de Scandinavie ou d’Amérique du Nord.
N’oublions pas les cas spécifiques, car des marchés plutôt modestes ou atones peuvent connaître ponctuellement de très fort développement. Qu’une institution ou une collectivité décide d’organiser un grand évènement de ski international ou qu’un investisseur décide d’investir massivement sur un site, et les retombées pour les entreprises du Cluster Montagne peuvent être immédiatement très importantes. Nous avons pu constater ce phénomène récemment en Russie ou au Japon.
Enfin, nous restons très attentifs en direction de pays comme l’Inde ou l’Iran ; à l’image de la Chine, si les frémissements que l’on perçoit aujourd’hui se confirment, alors là c’est toute notre économie qui pourrait s’en trouver bouleversé tant les potentialités sont considérables.
En résumé, en étant présent le plus largement possible, en observant bien les évolutions des différents marchés et en étant le plus agile possible, les opportunités pour les entreprises du Cluster Montagne sont très importantes. La montagne recouvre plus de 25% de notre planète, et globalement de plus en plus de personne dispose de temps et d’argent pour en profiter !
Montagne Leaders : Comment faites-vous pour identifier ces marchés ?
Benoît Robert : En utilisant notre réseau qui fêtera en 2018 ses 40 ans. C’est en effet en 1978 que l’Etat français a créé le CEFITEN, (Centre d’Etude et de Formation International aux Techniques et aux Enseignement de la Neige). En 1984 le CEFITEN devient France Neige International, qui en 2012 fusionne avec le Cluster CIM et devient le Cluster Montagne. En 40 ans ces différentes associations ont structuré un réseau d’ambassadeurs de la montagne française sur tous les continents.
Notre statut associatif nous ouvre un réseau de partenaires très varié. La dimension institutionnelle du Cluster Montagne nous ouvre un large réseau politique, sa dimension entrepreneuriale, un large réseau de partenaires privés, et sa dimension associative, un large réseau de partenaire associatif. Les informations précieuses provenant de ces différents partenaires viennent alimenter notre centre de ressources de la montagne aménagée. Un centre de ressources unique qui nous permet de mieux cibler l’évolution des marchés, des projets, des pratiques, des pratiquants… Informations que nous croisons ensuite avec celles des entreprises du Cluster Montagne qui travaillent au quotidien sur ces marchés.
Ces informations stratégiques viennent enfin alimenter la réflexion de la Commission Internationale du Cluster Montagne, qui valide in fine les marchés prioritaires et les actions à engager collectivement sur ces marchés, pour positionner au mieux notre filière d’excellence.
Montagne Leaders : Pouvez-vous nous en dire plus sur la typologie de contacts sur lesquels vous vous appuyez ?
Benoît Robert : A l’image de notre réseau de partenaires, nos contacts internationaux sont très variés. A quelques semaines d’intervalles, il peut nous arriver d’accueillir la vice-première ministre chinoise, le président de la fédération de ski turque, le directeur du Cluster Montagne Russe, le chef d’exploitation d’une station américaine, le maire d’une station de ski iranienne, un champion de ski indien… Pour chacun de ces interlocuteurs nous mettons en place un accueil « cousu main » pour répondre à leurs projets et problématiques. Sur ces opérations nous nous appuyons sur la richesse du réseau du Cluster Montagne composé d’entreprises, d’exploitants, de collectivités, d’associations.
Montagne Leaders : Quels sont aujourd’hui les principaux projets en cours ?
Benoît Robert : Aujourd’hui, les gros projets concernent bien évidemment la Chine et les sites olympiques, mais pas uniquement puisqu’il y a un réel engouement pour le tourisme de montagne en Chine, été comme hiver et sur l’ensemble du territoire. Ce qui se passe autour de Pékin est un peu comme la vitrine de ce qui pourrait se reproduire sur l’ensemble des montagnes chinoises, d’autant plus qu’il existe un énorme potentiel concernant la montagne estivale. Le Kazakhstan reste également un marché sur lequel nous restons très attentif, notamment autour des projets portés par la station de Shymbulak dans la province d’Almaty. Nous avons également beaucoup de demandes en Iran où de nombreux projets de restructuration de stations existantes et des projets de création de stations en site vierge sont en cours. La Turquie est aussi un marché dynamique qui connaît un développement certain. L’Inde, dont nous venons d’accueillir une délégation, fait également partie de ces territoires dynamiques qui vont accélérer le développement de leur offre touristique de montagne.
Montagne Leaders : Y a-t-il des problématiques ou des enjeux communs entre les différents marchés avec lesquels vous avez collaboré ?
Benoît Robert : Oui, les décideurs que nous rencontrons ont régulièrement des problématiques similaires. Ceux des marchés dits matures ont souvent des besoins similaires puisqu’ils recherchent des solutions innovantes pour optimiser, rationaliser et automatiser leurs systèmes, sans oublier le volet digitalisation.
En ce qui concerne les acteurs des marchés qualifiés d’émergents, les problématiques sont toutes autres, mais souvent identiques. Je pense immédiatement au développement de sites touristiques estivaux, voir 4 saisons. Nous sommes de plus en plus sollicités pour des projets dits été ou 4 saisons. C’est d’ailleurs souvent le point d’entrée pour développer une activité hivernale, un peu comme ce qu’il a pu se passer en France. Souvenons-nous qu’avant les années 1960, les touristes venaient en vacances à la montagne l’été, pour prendre l’air, puis une offre hivernale s’est construite. Nous sommes aujourd’hui dans le même schéma. De plus en plus, il y a une volonté de transformer leurs centres de villégiature été, en stations de sports d’hiver. Ce n’est pas forcément toujours adapté, mais c’est là qu’entrent en jeu les savoir-faire et expertises du Cluster Montagne et de ses adhérents. Car, nous n’avons qu’un rôle d’ambassadeur de la filière, de promotion et mise en relation. Le Cluster se doit d’être en-dehors du champ commercial, nous sommes là pour valoriser la montagne française et ses expertises. Ensuite, on met en relation et on se dégage de ses relations pour laisser la libre concurrence, et les entreprises faire leur travail.
De tous les pays émergents, il n’y en a pas un seul qui ne vient pas nous voir en nous disant qu’il porte un projet de réalisation de station 4 saisons. De prime abord, nous ne voyons que le volet station de ski, alors qu’eux veulent une station quatre saisons.
Souvent, nous sommes sollicités pour rattraper des erreurs passées ou pour donner notre avis sur le positionnement de l’offre. D’importants investissements sont parfois réalisés, sans retour et sans que les investisseurs ne comprennent pourquoi. Nous apportons donc un rôle de conseil et de mise en relation, avec des experts reconnus qui pourront trouver des solutions.
Montagne Leaders : Quels sont les atouts des entreprises françaises à l’international ?
Benoît Robert : Il y a deux atouts principaux : la pluridisciplinarité des expertises, et notre histoire de l’aménagement de la montagne. L’offre française couvre l’intégralité du spectre de l’aménagement de la montagne, été comme hiver, et la France est présente sur tous les continents au travers d’une offre structurée et exhaustive : c’est la principale force de l’expertise tricolore.
Le deuxième atout : l’histoire de l’aménagement de la montagne française, notamment portée par une volonté politique matérialisée à l’époque avec le Plan Neige. Dans tous les pays où l’on travaille, notamment au sein des marchés émergents, les investisseurs privés sont bien souvent poussés par une volonté politique. C’est ce que nous avons connu dans les années 1960. Cet aspect, ni les Autrichiens, ni les Suisses, ni les Italiens, ni les Canadiens, ni les Américains ne l’ont connu. Nous sommes les seuls à pouvoir nous appuyer sur cette expérience, sur cette planification touristique institutionnelle. C’est une très forte valeur ajoutée pour nous. Nos grands domaines skiables, qui ont une notoriété internationale et qui sont parmi les plus grands du monde, sont également un atout fort que nous mettons en avant.
Montagne Leaders : Quels sont les services ou équipements les plus recherchés ?
Benoît Robert : Nous avons beaucoup de demandes qui concernent le développement d’une offre estivale, et sur les nouvelles technologies. Je remarque également que les entreprises du Cluster Montagne sont de plus en plus sollicitées pour travailler en amont de nouveaux projets, au travers d’études notamment.
Montagne Leaders : Outre les marchés concernés par un contexte olympique, sentez-vous une accélération de l’aménagement de la montagne mondiale ?
Benoît Robert : Je sens une réelle croissance, mais une croissance qui se déplace, pas forcément globale. Concernant les marchés matures, il y a une évolution certes croissante des investissements, mais mesurée. Concernant les marchés émergents, il s’agit plus d’une croissance différentielle, très forte dans certains pays, plus mesurée mais constante dans d’autres.
Montagne Leaders : Si, à titre personnel, vous n’aviez qu’un conseil à adresser aux entreprises souhaitant exporter leurs savoir-faire, que leur diriez-vous ?
Benoît Robert : J’insisterais sur un point : culturellement nous n’avons pas la même approche des loisirs avec bon nombre de marchés, notamment émergents. La dimension sportive n’est pas la même qu’en France, il faut bien intégrer cette notion. Un Chinois, qui part pour un séjour en montagne, n’a pas les mêmes attentes qu’un Français. Un Français voudra faire le plus d’activités possibles, alors qu’un Chinois par exemple préfèrera profiter de sa chambre d’hôtel et ne faire qu’une activité d’une heure par jour. Les attentes ne sont pas les mêmes, notamment et surtout par rapport à la dimension sportive des activités.
Montagne Leaders : Quels sont les pays les plus atypiques ou originaux avec lesquels vous avez collaboré ?
Benoît Robert : Nous venons de mener une première étude au Cap Horn, à Puerto Williams, concernant l’aménagement d’un nouveau site touristique. C’est très original, au même titre que les missions menées à l’extrême Nord de la Sibérie, en Russie. Nous avons également des projets sur la péninsule du Kamtchatka, un endroit assez unique, mais également au Laos ou en Iran. Ce sont des pays assez nouveaux pour nous. Je pense également à l’aménagement de Valemont, une station créée en site vierge au cœur des Rocheuses canadiennes avec laquelle nous avons collaboré. Je me souviens également d’une très belle mission sur le plateau d’Oukok, dans l’Altaï, qui est la frontière entre la Russie, la Mongolie, la Chine et le Kazakhstan, concernant la création d’un parc de montagne transfrontalier.
Montagne Leaders : A titre personnel, quel pays vous a le plus séduit ? Pour quelles raisons ?
Benoît Robert : La péninsule du Kamtchatka, car il y a des montagnes extraordinaires, constituées de très beaux volcans. Ces montagnes, de part leurs origines vivent littéralement, il y a des odeurs, des fumerolles, une réelle activité géologique. Qui plus est, on skie au bord de la mer. Il pourrait d’ailleurs y avoir de très belles stations, avec un front de neige au bord de la mer. L’enneigement est excellent de début novembre jusqu’à fin avril, et la nature est extraordinaire, été comme hiver. Longtemps fermé, ce pays a été préservé, et s’ouvre depuis une quinzaine d’années seulement au grand public. C’est sans doute l’un des pays qui m’a le plus marqué.
Montagne Leaders : Et une station de ski ?
Benoît Robert : J’aurai tendance à dire la station iranienne de Tochal Ski Resort, située au-dessus de Téhéran. La capitale compte quelques 20 millions d’habitants, et depuis le cœur de cette gigantesque ville, il y a une remontée mécanique qui permet d’accéder au cœur de la station.
Montagne Leaders : En guise de conclusion, pouvez-vous nous faire une petite confidence ? Où peut-on trouver la meilleure neige, la plus agréable à skier ?
Benoît Robert : C’est très subjectif… Si je suis chauvin, j’aurai tendance à dire en France (rires). Ensuite, il est vrai que le Japon offre de très bonnes conditions, tant au niveau des cumuls de neige enregistrés que de la qualité intrinsèque de la neige. Pour autant, toutes les stations japonaises ne sont pas logées à la même enseigne si je puis dire. Pour faire simple, il y a une île et une station qui sont magiques, Hokkaido et la station de Niseko, qui connait un microclimat qui offre une neige légère, très froide : c’est une réelle curiosité géographique.
Montagne Leaders : Outre l’évidence de la Chine, quels sont aujourd’hui les pays qui retiennent le plus votre attention, ceux disposant du meilleur potentiel de développement ?
Benoît Robert : Difficile de s’arrêter sur une liste de quelques pays. Le tourisme de montagne se développe sur tous les continents. De nombreux pays découvrent aujourd’hui les sports d’hiver et l’industrie touristique qui y est associée. Dans ces pays le nombre de stations et de skieurs est modeste, mais sous l’impulsion de quelques passionnés et/ou de volontés politiques affirmées, le développement du ski devient significatif. Je pense par exemple à des pays comme la Russie, la Turquie, le Kazakhstan.
Pour les pays où le ski se développe depuis des décennies, les exploitants s’orientent vers l’optimisation de la gestion de leurs domaines skiables. De nouveaux équipements et/ou de nouveaux services viennent répondre à leurs attentes ou celles de leurs clients. Je pense par exemple aux stations d’Europe Centrale, de Scandinavie ou d’Amérique du Nord.
N’oublions pas les cas spécifiques, car des marchés plutôt modestes ou atones peuvent connaître ponctuellement de très fort développement. Qu’une institution ou une collectivité décide d’organiser un grand évènement de ski international ou qu’un investisseur décide d’investir massivement sur un site, et les retombées pour les entreprises du Cluster Montagne peuvent être immédiatement très importantes. Nous avons pu constater ce phénomène récemment en Russie ou au Japon.
Enfin, nous restons très attentifs en direction de pays comme l’Inde ou l’Iran ; à l’image de la Chine, si les frémissements que l’on perçoit aujourd’hui se confirment, alors là c’est toute notre économie qui pourrait s’en trouver bouleversé tant les potentialités sont considérables.
En résumé, en étant présent le plus largement possible, en observant bien les évolutions des différents marchés et en étant le plus agile possible, les opportunités pour les entreprises du Cluster Montagne sont très importantes. La montagne recouvre plus de 25% de notre planète, et globalement de plus en plus de personne dispose de temps et d’argent pour en profiter !
Montagne Leaders : Comment faites-vous pour identifier ces marchés ?
Benoît Robert : En utilisant notre réseau qui fêtera en 2018 ses 40 ans. C’est en effet en 1978 que l’Etat français a créé le CEFITEN, (Centre d’Etude et de Formation International aux Techniques et aux Enseignement de la Neige). En 1984 le CEFITEN devient France Neige International, qui en 2012 fusionne avec le Cluster CIM et devient le Cluster Montagne. En 40 ans ces différentes associations ont structuré un réseau d’ambassadeurs de la montagne française sur tous les continents.
Notre statut associatif nous ouvre un réseau de partenaires très varié. La dimension institutionnelle du Cluster Montagne nous ouvre un large réseau politique, sa dimension entrepreneuriale, un large réseau de partenaires privés, et sa dimension associative, un large réseau de partenaire associatif. Les informations précieuses provenant de ces différents partenaires viennent alimenter notre centre de ressources de la montagne aménagée. Un centre de ressources unique qui nous permet de mieux cibler l’évolution des marchés, des projets, des pratiques, des pratiquants… Informations que nous croisons ensuite avec celles des entreprises du Cluster Montagne qui travaillent au quotidien sur ces marchés.
Ces informations stratégiques viennent enfin alimenter la réflexion de la Commission Internationale du Cluster Montagne, qui valide in fine les marchés prioritaires et les actions à engager collectivement sur ces marchés, pour positionner au mieux notre filière d’excellence.
Montagne Leaders : Pouvez-vous nous en dire plus sur la typologie de contacts sur lesquels vous vous appuyez ?
Benoît Robert : A l’image de notre réseau de partenaires, nos contacts internationaux sont très variés. A quelques semaines d’intervalles, il peut nous arriver d’accueillir la vice-première ministre chinoise, le président de la fédération de ski turque, le directeur du Cluster Montagne Russe, le chef d’exploitation d’une station américaine, le maire d’une station de ski iranienne, un champion de ski indien… Pour chacun de ces interlocuteurs nous mettons en place un accueil « cousu main » pour répondre à leurs projets et problématiques. Sur ces opérations nous nous appuyons sur la richesse du réseau du Cluster Montagne composé d’entreprises, d’exploitants, de collectivités, d’associations.
Montagne Leaders : Quels sont aujourd’hui les principaux projets en cours ?
Benoît Robert : Aujourd’hui, les gros projets concernent bien évidemment la Chine et les sites olympiques, mais pas uniquement puisqu’il y a un réel engouement pour le tourisme de montagne en Chine, été comme hiver et sur l’ensemble du territoire. Ce qui se passe autour de Pékin est un peu comme la vitrine de ce qui pourrait se reproduire sur l’ensemble des montagnes chinoises, d’autant plus qu’il existe un énorme potentiel concernant la montagne estivale. Le Kazakhstan reste également un marché sur lequel nous restons très attentif, notamment autour des projets portés par la station de Shymbulak dans la province d’Almaty. Nous avons également beaucoup de demandes en Iran où de nombreux projets de restructuration de stations existantes et des projets de création de stations en site vierge sont en cours. La Turquie est aussi un marché dynamique qui connaît un développement certain. L’Inde, dont nous venons d’accueillir une délégation, fait également partie de ces territoires dynamiques qui vont accélérer le développement de leur offre touristique de montagne.
Montagne Leaders : Y a-t-il des problématiques ou des enjeux communs entre les différents marchés avec lesquels vous avez collaboré ?
Benoît Robert : Oui, les décideurs que nous rencontrons ont régulièrement des problématiques similaires. Ceux des marchés dits matures ont souvent des besoins similaires puisqu’ils recherchent des solutions innovantes pour optimiser, rationaliser et automatiser leurs systèmes, sans oublier le volet digitalisation.
En ce qui concerne les acteurs des marchés qualifiés d’émergents, les problématiques sont toutes autres, mais souvent identiques. Je pense immédiatement au développement de sites touristiques estivaux, voir 4 saisons. Nous sommes de plus en plus sollicités pour des projets dits été ou 4 saisons. C’est d’ailleurs souvent le point d’entrée pour développer une activité hivernale, un peu comme ce qu’il a pu se passer en France. Souvenons-nous qu’avant les années 1960, les touristes venaient en vacances à la montagne l’été, pour prendre l’air, puis une offre hivernale s’est construite. Nous sommes aujourd’hui dans le même schéma. De plus en plus, il y a une volonté de transformer leurs centres de villégiature été, en stations de sports d’hiver. Ce n’est pas forcément toujours adapté, mais c’est là qu’entrent en jeu les savoir-faire et expertises du Cluster Montagne et de ses adhérents. Car, nous n’avons qu’un rôle d’ambassadeur de la filière, de promotion et mise en relation. Le Cluster se doit d’être en-dehors du champ commercial, nous sommes là pour valoriser la montagne française et ses expertises. Ensuite, on met en relation et on se dégage de ses relations pour laisser la libre concurrence, et les entreprises faire leur travail.
De tous les pays émergents, il n’y en a pas un seul qui ne vient pas nous voir en nous disant qu’il porte un projet de réalisation de station 4 saisons. De prime abord, nous ne voyons que le volet station de ski, alors qu’eux veulent une station quatre saisons.
Souvent, nous sommes sollicités pour rattraper des erreurs passées ou pour donner notre avis sur le positionnement de l’offre. D’importants investissements sont parfois réalisés, sans retour et sans que les investisseurs ne comprennent pourquoi. Nous apportons donc un rôle de conseil et de mise en relation, avec des experts reconnus qui pourront trouver des solutions.
Montagne Leaders : Quels sont les atouts des entreprises françaises à l’international ?
Benoît Robert : Il y a deux atouts principaux : la pluridisciplinarité des expertises, et notre histoire de l’aménagement de la montagne. L’offre française couvre l’intégralité du spectre de l’aménagement de la montagne, été comme hiver, et la France est présente sur tous les continents au travers d’une offre structurée et exhaustive : c’est la principale force de l’expertise tricolore.
Le deuxième atout : l’histoire de l’aménagement de la montagne française, notamment portée par une volonté politique matérialisée à l’époque avec le Plan Neige. Dans tous les pays où l’on travaille, notamment au sein des marchés émergents, les investisseurs privés sont bien souvent poussés par une volonté politique. C’est ce que nous avons connu dans les années 1960. Cet aspect, ni les Autrichiens, ni les Suisses, ni les Italiens, ni les Canadiens, ni les Américains ne l’ont connu. Nous sommes les seuls à pouvoir nous appuyer sur cette expérience, sur cette planification touristique institutionnelle. C’est une très forte valeur ajoutée pour nous. Nos grands domaines skiables, qui ont une notoriété internationale et qui sont parmi les plus grands du monde, sont également un atout fort que nous mettons en avant.
Montagne Leaders : Quels sont les services ou équipements les plus recherchés ?
Benoît Robert : Nous avons beaucoup de demandes qui concernent le développement d’une offre estivale, et sur les nouvelles technologies. Je remarque également que les entreprises du Cluster Montagne sont de plus en plus sollicitées pour travailler en amont de nouveaux projets, au travers d’études notamment.
Montagne Leaders : Outre les marchés concernés par un contexte olympique, sentez-vous une accélération de l’aménagement de la montagne mondiale ?
Benoît Robert : Je sens une réelle croissance, mais une croissance qui se déplace, pas forcément globale. Concernant les marchés matures, il y a une évolution certes croissante des investissements, mais mesurée. Concernant les marchés émergents, il s’agit plus d’une croissance différentielle, très forte dans certains pays, plus mesurée mais constante dans d’autres.
Montagne Leaders : Si, à titre personnel, vous n’aviez qu’un conseil à adresser aux entreprises souhaitant exporter leurs savoir-faire, que leur diriez-vous ?
Benoît Robert : J’insisterais sur un point : culturellement nous n’avons pas la même approche des loisirs avec bon nombre de marchés, notamment émergents. La dimension sportive n’est pas la même qu’en France, il faut bien intégrer cette notion. Un Chinois, qui part pour un séjour en montagne, n’a pas les mêmes attentes qu’un Français. Un Français voudra faire le plus d’activités possibles, alors qu’un Chinois par exemple préfèrera profiter de sa chambre d’hôtel et ne faire qu’une activité d’une heure par jour. Les attentes ne sont pas les mêmes, notamment et surtout par rapport à la dimension sportive des activités.
Montagne Leaders : Quels sont les pays les plus atypiques ou originaux avec lesquels vous avez collaboré ?
Benoît Robert : Nous venons de mener une première étude au Cap Horn, à Puerto Williams, concernant l’aménagement d’un nouveau site touristique. C’est très original, au même titre que les missions menées à l’extrême Nord de la Sibérie, en Russie. Nous avons également des projets sur la péninsule du Kamtchatka, un endroit assez unique, mais également au Laos ou en Iran. Ce sont des pays assez nouveaux pour nous. Je pense également à l’aménagement de Valemont, une station créée en site vierge au cœur des Rocheuses canadiennes avec laquelle nous avons collaboré. Je me souviens également d’une très belle mission sur le plateau d’Oukok, dans l’Altaï, qui est la frontière entre la Russie, la Mongolie, la Chine et le Kazakhstan, concernant la création d’un parc de montagne transfrontalier.
Montagne Leaders : A titre personnel, quel pays vous a le plus séduit ? Pour quelles raisons ?
Benoît Robert : La péninsule du Kamtchatka, car il y a des montagnes extraordinaires, constituées de très beaux volcans. Ces montagnes, de part leurs origines vivent littéralement, il y a des odeurs, des fumerolles, une réelle activité géologique. Qui plus est, on skie au bord de la mer. Il pourrait d’ailleurs y avoir de très belles stations, avec un front de neige au bord de la mer. L’enneigement est excellent de début novembre jusqu’à fin avril, et la nature est extraordinaire, été comme hiver. Longtemps fermé, ce pays a été préservé, et s’ouvre depuis une quinzaine d’années seulement au grand public. C’est sans doute l’un des pays qui m’a le plus marqué.
Montagne Leaders : Et une station de ski ?
Benoît Robert : J’aurai tendance à dire la station iranienne de Tochal Ski Resort, située au-dessus de Téhéran. La capitale compte quelques 20 millions d’habitants, et depuis le cœur de cette gigantesque ville, il y a une remontée mécanique qui permet d’accéder au cœur de la station.
Montagne Leaders : En guise de conclusion, pouvez-vous nous faire une petite confidence ? Où peut-on trouver la meilleure neige, la plus agréable à skier ?
Benoît Robert : C’est très subjectif… Si je suis chauvin, j’aurai tendance à dire en France (rires). Ensuite, il est vrai que le Japon offre de très bonnes conditions, tant au niveau des cumuls de neige enregistrés que de la qualité intrinsèque de la neige. Pour autant, toutes les stations japonaises ne sont pas logées à la même enseigne si je puis dire. Pour faire simple, il y a une île et une station qui sont magiques, Hokkaido et la station de Niseko, qui connait un microclimat qui offre une neige légère, très froide : c’est une réelle curiosité géographique.
Montagne Leaders : Outre l’évidence de la Chine, quels sont aujourd’hui les pays qui retiennent le plus votre attention, ceux disposant du meilleur potentiel de développement ?
Benoît Robert : Difficile de s’arrêter sur une liste de quelques pays. Le tourisme de montagne se développe sur tous les continents. De nombreux pays découvrent aujourd’hui les sports d’hiver et l’industrie touristique qui y est associée. Dans ces pays le nombre de stations et de skieurs est modeste, mais sous l’impulsion de quelques passionnés et/ou de volontés politiques affirmées, le développement du ski devient significatif. Je pense par exemple à des pays comme la Russie, la Turquie, le Kazakhstan.
Pour les pays où le ski se développe depuis des décennies, les exploitants s’orientent vers l’optimisation de la gestion de leurs domaines skiables. De nouveaux équipements et/ou de nouveaux services viennent répondre à leurs attentes ou celles de leurs clients. Je pense par exemple aux stations d’Europe Centrale, de Scandinavie ou d’Amérique du Nord.
N’oublions pas les cas spécifiques, car des marchés plutôt modestes ou atones peuvent connaître ponctuellement de très fort développement. Qu’une institution ou une collectivité décide d’organiser un grand évènement de ski international ou qu’un investisseur décide d’investir massivement sur un site, et les retombées pour les entreprises du Cluster Montagne peuvent être immédiatement très importantes. Nous avons pu constater ce phénomène récemment en Russie ou au Japon.
Enfin, nous restons très attentifs en direction de pays comme l’Inde ou l’Iran ; à l’image de la Chine, si les frémissements que l’on perçoit aujourd’hui se confirment, alors là c’est toute notre économie qui pourrait s’en trouver bouleversé tant les potentialités sont considérables.
En résumé, en étant présent le plus largement possible, en observant bien les évolutions des différents marchés et en étant le plus agile possible, les opportunités pour les entreprises du Cluster Montagne sont très importantes. La montagne recouvre plus de 25% de notre planète, et globalement de plus en plus de personne dispose de temps et d’argent pour en profiter !
Montagne Leaders : Comment faites-vous pour identifier ces marchés ?
Benoît Robert : En utilisant notre réseau qui fêtera en 2018 ses 40 ans. C’est en effet en 1978 que l’Etat français a créé le CEFITEN, (Centre d’Etude et de Formation International aux Techniques et aux Enseignement de la Neige). En 1984 le CEFITEN devient France Neige International, qui en 2012 fusionne avec le Cluster CIM et devient le Cluster Montagne. En 40 ans ces différentes associations ont structuré un réseau d’ambassadeurs de la montagne française sur tous les continents.
Notre statut associatif nous ouvre un réseau de partenaires très varié. La dimension institutionnelle du Cluster Montagne nous ouvre un large réseau politique, sa dimension entrepreneuriale, un large réseau de partenaires privés, et sa dimension associative, un large réseau de partenaire associatif. Les informations précieuses provenant de ces différents partenaires viennent alimenter notre centre de ressources de la montagne aménagée. Un centre de ressources unique qui nous permet de mieux cibler l’évolution des marchés, des projets, des pratiques, des pratiquants… Informations que nous croisons ensuite avec celles des entreprises du Cluster Montagne qui travaillent au quotidien sur ces marchés.
Ces informations stratégiques viennent enfin alimenter la réflexion de la Commission Internationale du Cluster Montagne, qui valide in fine les marchés prioritaires et les actions à engager collectivement sur ces marchés, pour positionner au mieux notre filière d’excellence.
Montagne Leaders : Pouvez-vous nous en dire plus sur la typologie de contacts sur lesquels vous vous appuyez ?
Benoît Robert : A l’image de notre réseau de partenaires, nos contacts internationaux sont très variés. A quelques semaines d’intervalles, il peut nous arriver d’accueillir la vice-première ministre chinoise, le président de la fédération de ski turque, le directeur du Cluster Montagne Russe, le chef d’exploitation d’une station américaine, le maire d’une station de ski iranienne, un champion de ski indien… Pour chacun de ces interlocuteurs nous mettons en place un accueil « cousu main » pour répondre à leurs projets et problématiques. Sur ces opérations nous nous appuyons sur la richesse du réseau du Cluster Montagne composé d’entreprises, d’exploitants, de collectivités, d’associations.
Montagne Leaders : Quels sont aujourd’hui les principaux projets en cours ?
Benoît Robert : Aujourd’hui, les gros projets concernent bien évidemment la Chine et les sites olympiques, mais pas uniquement puisqu’il y a un réel engouement pour le tourisme de montagne en Chine, été comme hiver et sur l’ensemble du territoire. Ce qui se passe autour de Pékin est un peu comme la vitrine de ce qui pourrait se reproduire sur l’ensemble des montagnes chinoises, d’autant plus qu’il existe un énorme potentiel concernant la montagne estivale. Le Kazakhstan reste également un marché sur lequel nous restons très attentif, notamment autour des projets portés par la station de Shymbulak dans la province d’Almaty. Nous avons également beaucoup de demandes en Iran où de nombreux projets de restructuration de stations existantes et des projets de création de stations en site vierge sont en cours. La Turquie est aussi un marché dynamique qui connaît un développement certain. L’Inde, dont nous venons d’accueillir une délégation, fait également partie de ces territoires dynamiques qui vont accélérer le développement de leur offre touristique de montagne.
Montagne Leaders : Y a-t-il des problématiques ou des enjeux communs entre les différents marchés avec lesquels vous avez collaboré ?
Benoît Robert : Oui, les décideurs que nous rencontrons ont régulièrement des problématiques similaires. Ceux des marchés dits matures ont souvent des besoins similaires puisqu’ils recherchent des solutions innovantes pour optimiser, rationaliser et automatiser leurs systèmes, sans oublier le volet digitalisation.
En ce qui concerne les acteurs des marchés qualifiés d’émergents, les problématiques sont toutes autres, mais souvent identiques. Je pense immédiatement au développement de sites touristiques estivaux, voir 4 saisons. Nous sommes de plus en plus sollicités pour des projets dits été ou 4 saisons. C’est d’ailleurs souvent le point d’entrée pour développer une activité hivernale, un peu comme ce qu’il a pu se passer en France. Souvenons-nous qu’avant les années 1960, les touristes venaient en vacances à la montagne l’été, pour prendre l’air, puis une offre hivernale s’est construite. Nous sommes aujourd’hui dans le même schéma. De plus en plus, il y a une volonté de transformer leurs centres de villégiature été, en stations de sports d’hiver. Ce n’est pas forcément toujours adapté, mais c’est là qu’entrent en jeu les savoir-faire et expertises du Cluster Montagne et de ses adhérents. Car, nous n’avons qu’un rôle d’ambassadeur de la filière, de promotion et mise en relation. Le Cluster se doit d’être en-dehors du champ commercial, nous sommes là pour valoriser la montagne française et ses expertises. Ensuite, on met en relation et on se dégage de ses relations pour laisser la libre concurrence, et les entreprises faire leur travail.
De tous les pays émergents, il n’y en a pas un seul qui ne vient pas nous voir en nous disant qu’il porte un projet de réalisation de station 4 saisons. De prime abord, nous ne voyons que le volet station de ski, alors qu’eux veulent une station quatre saisons.
Souvent, nous sommes sollicités pour rattraper des erreurs passées ou pour donner notre avis sur le positionnement de l’offre. D’importants investissements sont parfois réalisés, sans retour et sans que les investisseurs ne comprennent pourquoi. Nous apportons donc un rôle de conseil et de mise en relation, avec des experts reconnus qui pourront trouver des solutions.
Montagne Leaders : Quels sont les atouts des entreprises françaises à l’international ?
Benoît Robert : Il y a deux atouts principaux : la pluridisciplinarité des expertises, et notre histoire de l’aménagement de la montagne. L’offre française couvre l’intégralité du spectre de l’aménagement de la montagne, été comme hiver, et la France est présente sur tous les continents au travers d’une offre structurée et exhaustive : c’est la principale force de l’expertise tricolore.
Le deuxième atout : l’histoire de l’aménagement de la montagne française, notamment portée par une volonté politique matérialisée à l’époque avec le Plan Neige. Dans tous les pays où l’on travaille, notamment au sein des marchés émergents, les investisseurs privés sont bien souvent poussés par une volonté politique. C’est ce que nous avons connu dans les années 1960. Cet aspect, ni les Autrichiens, ni les Suisses, ni les Italiens, ni les Canadiens, ni les Américains ne l’ont connu. Nous sommes les seuls à pouvoir nous appuyer sur cette expérience, sur cette planification touristique institutionnelle. C’est une très forte valeur ajoutée pour nous. Nos grands domaines skiables, qui ont une notoriété internationale et qui sont parmi les plus grands du monde, sont également un atout fort que nous mettons en avant.
Montagne Leaders : Quels sont les services ou équipements les plus recherchés ?
Benoît Robert : Nous avons beaucoup de demandes qui concernent le développement d’une offre estivale, et sur les nouvelles technologies. Je remarque également que les entreprises du Cluster Montagne sont de plus en plus sollicitées pour travailler en amont de nouveaux projets, au travers d’études notamment.
Montagne Leaders : Outre les marchés concernés par un contexte olympique, sentez-vous une accélération de l’aménagement de la montagne mondiale ?
Benoît Robert : Je sens une réelle croissance, mais une croissance qui se déplace, pas forcément globale. Concernant les marchés matures, il y a une évolution certes croissante des investissements, mais mesurée. Concernant les marchés émergents, il s’agit plus d’une croissance différentielle, très forte dans certains pays, plus mesurée mais constante dans d’autres.
Montagne Leaders : Si, à titre personnel, vous n’aviez qu’un conseil à adresser aux entreprises souhaitant exporter leurs savoir-faire, que leur diriez-vous ?
Benoît Robert : J’insisterais sur un point : culturellement nous n’avons pas la même approche des loisirs avec bon nombre de marchés, notamment émergents. La dimension sportive n’est pas la même qu’en France, il faut bien intégrer cette notion. Un Chinois, qui part pour un séjour en montagne, n’a pas les mêmes attentes qu’un Français. Un Français voudra faire le plus d’activités possibles, alors qu’un Chinois par exemple préfèrera profiter de sa chambre d’hôtel et ne faire qu’une activité d’une heure par jour. Les attentes ne sont pas les mêmes, notamment et surtout par rapport à la dimension sportive des activités.
Montagne Leaders : Quels sont les pays les plus atypiques ou originaux avec lesquels vous avez collaboré ?
Benoît Robert : Nous venons de mener une première étude au Cap Horn, à Puerto Williams, concernant l’aménagement d’un nouveau site touristique. C’est très original, au même titre que les missions menées à l’extrême Nord de la Sibérie, en Russie. Nous avons également des projets sur la péninsule du Kamtchatka, un endroit assez unique, mais également au Laos ou en Iran. Ce sont des pays assez nouveaux pour nous. Je pense également à l’aménagement de Valemont, une station créée en site vierge au cœur des Rocheuses canadiennes avec laquelle nous avons collaboré. Je me souviens également d’une très belle mission sur le plateau d’Oukok, dans l’Altaï, qui est la frontière entre la Russie, la Mongolie, la Chine et le Kazakhstan, concernant la création d’un parc de montagne transfrontalier.
Montagne Leaders : A titre personnel, quel pays vous a le plus séduit ? Pour quelles raisons ?
Benoît Robert : La péninsule du Kamtchatka, car il y a des montagnes extraordinaires, constituées de très beaux volcans. Ces montagnes, de part leurs origines vivent littéralement, il y a des odeurs, des fumerolles, une réelle activité géologique. Qui plus est, on skie au bord de la mer. Il pourrait d’ailleurs y avoir de très belles stations, avec un front de neige au bord de la mer. L’enneigement est excellent de début novembre jusqu’à fin avril, et la nature est extraordinaire, été comme hiver. Longtemps fermé, ce pays a été préservé, et s’ouvre depuis une quinzaine d’années seulement au grand public. C’est sans doute l’un des pays qui m’a le plus marqué.
Montagne Leaders : Et une station de ski ?
Benoît Robert : J’aurai tendance à dire la station iranienne de Tochal Ski Resort, située au-dessus de Téhéran. La capitale compte quelques 20 millions d’habitants, et depuis le cœur de cette gigantesque ville, il y a une remontée mécanique qui permet d’accéder au cœur de la station.
Montagne Leaders : En guise de conclusion, pouvez-vous nous faire une petite confidence ? Où peut-on trouver la meilleure neige, la plus agréable à skier ?
Benoît Robert : C’est très subjectif… Si je suis chauvin, j’aurai tendance à dire en France (rires). Ensuite, il est vrai que le Japon offre de très bonnes conditions, tant au niveau des cumuls de neige enregistrés que de la qualité intrinsèque de la neige. Pour autant, toutes les stations japonaises ne sont pas logées à la même enseigne si je puis dire. Pour faire simple, il y a une île et une station qui sont magiques, Hokkaido et la station de Niseko, qui connait un microclimat qui offre une neige légère, très froide : c’est une réelle curiosité géographique.