Akim Boufaïd : "Un sentiment d'injustice"

Hier, toutes les stations françaises se sont mobilisées pour dire non à la fermeture des remontées mécaniques. À Saint-Lary dans les Hautes-Pyrénées, ils étaient 500, dont le directeur de la station et président de section des Pyrénées de DSF, Akim Boufaïd. 

Après le rassemblement de ce jeudi, quelle suite allez-vous donner à la mobilisation ?

La suite, c’est un mouvement national qui doit se poursuivre et ce, très bien orchestré par Alexandre Maulin qui fait un travail remarquable pour défendre les domaines skiables. Aujourd’hui, on veut être entendu car ce n’est pas en interdisant le ski que les gens ne se ressembleront pas pour les fêtes de Noël. Notre protocole sanitaire est prêt et on veut montrer que l’on veut et que l’on peut ouvrir en toute sécurité.

Comment allez-vous vous organiser d’ici à la réunion du 11 décembre avec les membres du gouvernement ?

On reste à l’écoute au niveau national, car il faut rester unis. Si d’autres actions sont envisagées, nous suivrons. Nous étions 500 hier et nous pouvons encore être plus nombreux.

Quel est votre sentiment sur la situation actuelle ?

On reste combatif. Quand on voit les températures et la neige qui tombe, on se dit quel gâchis ! Il y a un sentiment d’injustice par rapport à cette crise qui nous fait beaucoup de mal car nous sommes prêts à travailler. Nous sommes tous passionnés par la montagne, engagés pour respecter et faire respecter les gestes barrières. Le pire dans tout ça, c’est que l’on n’a pas de ligne d’arrivée, pas d’objectif dans le sens où l’on n’a pas de date prévisionnelle d’ouverture. On ne sait pas si l’on doit préparer les pistes, les sécuriser, produire de la neige. Nous ne pouvons anticiper sur rien du fait de cette absence de visibilité. Nous avons besoin d’une date prévisionnelle pour anticiper.

La situation sanitaire étant très différente selon les régions, pourriez-vous militer pour des ouvertures territorialisées ?

Je le répète, la montagne et les montagnards sont unis et solidaires, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Mais si les autorités estiment qu’une ouverture localisée est possible, nous serons en capacité à accueillir les skieurs, c’est certain. Nous le ferions avec plaisir et soulagement.