Les 14 et 15 mars derniers sonnaient le glas de la saison des domaines skiables français. Quelques jours plus tard, le délégué général de Domaines skiables de France, Laurent Reynaud, revenait sur les conditions de cette fermeture prématurée, ainsi que sur les conséquences économiques et sociales de cette crise sanitaire.
Comment s’est répercutée l’annonce de confinement dans les stations de montagne ?
L.R. : Le retour ordonné des vacanciers était la grande priorité des domaines skiables afin que leur expérience client soit la moins malmenée possible. Même si nous regrettons l’absence totale de préavis et de signaux faibles de la part du gouvernement sur cette décision de confinement, nous avons su être agiles et il n’y a pas eu une seule scène de violence à déplorer. Les clients, comme les saisonniers, étaient déçus mais conscients de la gravité de la situation.
Justement, qu’advient-il du personnel des stations ?
L.R. : Une grande partie des salariés ont été placés en activité partielle, mais pour les saisonniers, il y avait une incertitude sur la possibilité de maintenir l’activité partielle au-delà des durées minimales ou dates garanties par les contrats. Nous avons rapidement obtenu, dans une action conjointe avec le syndicat FO, la confirmation de la part du gouvernement que l’activité partielle jouerait même dans ce cas.
Quels sont les effets économiques du confinement pour le tourisme de montagne ?
L.R. : Sur les trois semaines restantes, cela représente un manque à gagner de 15 à 20 % des recettes de la saison, soit environ 200 M€ de chiffre d’affaires pour les remontées mécaniques et 1,5 milliard d’euros de dépenses touristiques globales. Pour les entreprises des domaines skiables et des remontées mécaniques, la crise a été brutale, mais si on la ramène sur une année fiscale, cela représente environ deux mois d’inactivité. Le plus gros de la trésorerie avait déjà été encaissé, contrairement à d’autres secteurs d’activité nettement plus impactés. Les fermetures ont donc été précipitées, mais pas catastrophiques.