Alors que le ministre de la transition écologique a annoncé fin mars son souhait de réintroduire deux ourses dans les Pyrénées, les réactions n’ont pas tardé.
En parallèle de ce projet de réintroduire deux ours femelles dans le massif à l’automne, Nicolas Hulot a sollicité le préfet des Pyrénées Atlantiques pour organiser un dialogue afin de satisfaire toutes les parties, à commencer par les éleveurs. « Je sais bien que c’est un dossier compliqué mais je veux travailler avec eux », a déclaré le ministre, demandant au préfet de mener ce dialogue « qui doit aboutir à un accompagnement renforcé et une meilleure protection des troupeaux ».
L’initative a séduit le WWF France dont le directeur, Pascal Canffin, a salué l’annonce en ajoutant : « Nous soulignons la volonté du ministre (…) de mettre les actes du gouvernement en cohérence à la fois avec les appels récents à sauver la biodiversité et la volonté des Français ».
Le son de cloches est sensiblement différent du côté de l’Association nationale des élus de la montagne… La présidente et la secrétaire générale de l’ANEM, Marie-Noëlle Battistel et Annie Genevard, ont attiré l’attention du ministre sur le fait que la concertation annoncée doit être un véritable échange où la parole de chacun est entendue et respectée. Selon elles, toute réintroduction de prédateurs ne peut se concevoir que si son « acceptabilité sociale » est clairement établie et fait l’objet d’un consensus massif de la part des populations locales, au nombre desquelles les éleveurs et les élus des collectivités territoriales tiennent une place prééminente.
Cette mise en garde de l’ANEM vise surtout à éviter la reproduction du scénario qui a abouti à la mise en œuvre du plan national d’action sur le loup pour 2018-2023 qui ne satisfait ni les éleveurs ni les élus pas plus que les défenseurs de l’environnement.
Selon les derniers chiffres officiels datant de 2016, la population de plantigrades est estimée à 39 dans les Pyrénées.