Suite à des accidents du travail et des incidents pyrotechniques survenus lors de déclenchements préventifs d’avalanches (PIDA) avec des détonateurs non-électriques (usuellement appelés « nonel »), le syndicat Domaines skiables de France (DSF) s’est engagé, depuis 2010, dans une politique de prévention visant à une plus grande sécurité du travail. Mais l’accident qui a coûté la vie à deux pisteurs artificiers expérimentés de Morillon, le 13 janvier dernier (voir MN 513), a montré, une fois de plus, que les consignes de sécurité actuelles n’étaient pas suffisantes pour garantir une utilisation parfaitement sûre des dispositifs « nonel ».
Depuis 2010, ceux-ci ont provoqué quatre morts et plusieurs accidents graves. Sous l’égide de la Fédération nationale de la sécurité et des secours sur les domaines skiables (FNSSDS), DSF s’est donc entendu avec l’ANENA (Association pour l’étude de la neige et des avalanches), l’ADSP (Association des directeurs de pistes et de la sécurité dans les stations de sports d’hiver) et l’ANMSM (Association nationale des maires des stations de montagne) pour suspendre, à partir de la saison 2019-2020, l’utilisation de systèmes « nonel » pour l’amorçage des charges explosives utilisées dans le cadre des opérations PIDA (Montagne Leaders 271).
Trouver « une barrière technique »
Cependant, les domaines skiables ont absolument besoin de sécuriser leurs pistes en provoquant des avalanches préventives, et, pour ce faire, l’utilisation de charges explosives offre de nombreux avantages. C’est pourquoi DSF est à la recherche de « solutions visant à prévenir des situations conduisant à une mise à feu accidentelle, à l’aide d’un détonateur “nonel”, d’une charge explosive située à une distance critique d’un (…) artificier ». Encore une fois en accord avec la FNSSDS, l’ANENA, l’ANMSM et l’ADSP, le syndicat des opérateurs de domaines skiables lance une consultation de bureaux d’étude qualifiés, dans un format appel à projets R&D, « pour le développement d’une solution type barrière technique intégrée dans une chaîne comprenant des composants électroniques et pyrotechniques ». Le fonctionnement du système retenu devra être fiable en conditions extrêmes. Pour juger de la validité des projets, DSF a fait appel à l’expertise du cabinet Ingélo (groupe Compagnie des Alpes) et du Laboratoire d’électronique et de technologie de l’information (LETI) du CEA à Grenoble.
La consultation est ouverte jusqu’au 29 Mars 2019. À cette date, la sélection d’une short-list sera effectuée et les entreprises seront rémunérées jusqu’à présentation de leur solution aboutie le 24 mai 2019. Les mois de juin et juillet permettront la réalisation d’un prototype pour des premiers essais en août et la production d’une pré-série
pendant l’automne 2019.
Télécharger l’appel à projets.