Guerre et liberté

Nous ne sommes pas « en guerre », comme Daech n’est pas un état et comme bien pire se produira.

Les événements terribles de la fin de semaine dernière ne doivent pas occulter ou biaiser la réalité. La guerre est là-bas, terrible et cruelle dans sa permanence, tuant, mutilant, détruisant et anéantissant au quotidien. Ici, chez nous, nous ne sommes plus en paix, et la sécurité est devenue faillible. À tout moment et en tout lieu, le risque est présent.

Daech n’a ni les attributs, ni la légitimité d’un état. Au mieux un proto-état, avec des ressources économiques, des moyens militaires et numériques certes, mais ni diplomatie, ni a fortiori engagé par des conventions internationales.

Et d’ailleurs, les experts du monde de l’information et de la sécurité savaient que cela allait arriver, malgré les quelques autres tentatives précédentes déjouées. Le mode opératoire était identifié, avec comme finalité la production d’effets majeurs sur les plans médiatiques et politiques (cf. le texte de revendication). Des spécialistes redoutent le coup d’après, son ampleur, avec quelles cibles, quels effets de levier recherchés et quels types d’effets de surprise ? Et ils redoutent que cela pèse in fine sur les institutions et les gouvernants, l’économie et les valeurs de nos démocraties.

Dans ce chaos humain qui bouleverse nos vies, le programme de « néorésistance », comme l’appelle le philosophe Vincent Cespedes se déroule en quelques citations, dont celles-ci :
« La grande chose de la démocratie, c’est la solidarité » (Victor Hugo).
« Le but de l’éducation totalitaire n’a jamais été d’inculquer des convictions mais de détruire la faculté d’en former aucune » (Hannah Arendt).
« Nous ne sommes pas encore libres. Nous avons seulement atteint la liberté d’être libres » (Nelson Mandela).
« Liberté implique responsabilité. C’est là pourquoi la plupart des hommes la redoutent » (George Bernard Shaw).
« Méfie-toi de ceux qui viennent te parler de choses plus importantes que ta vie. (…) il n’y a rien, absolument rien, au-dessus de ta vie » (Yasmina Khadra).

Alors, au-delà de l’infinie tristesse individuelle et collective et de l’indispensable compassion envers les innombrables familles et proches des victimes, il faudra continuer d’agir avec force et détermination. Et bien plus qu’auparavant car tel est le prix de notre véritable Liberté.

Dominique Verdiel
Président, Directeur de la rédaction