A compter de l’année prochaine, l’INSEE donnera une vraie légitimité aux déplacements cyclistes.
Jusqu’à présent, les personnes recensées (environ 10% des habitants chaque année, par roulement) avaient le choix entre cinq réponses non cumulatives : marche à pied, deux-roues, voiture/camion/ fourgonnette, transports en commun, ou encore pas de transport. Lors de la prochaine enquête, qui débutera début 2015, il sera possible de cocher une nouvelle case sur le formulaire individuel distribué par l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) : vélo. Selon une note interne, l’institut de statistiques « a décidé de prendre en compte l’introduction du vélo dans les modalités de transport », une mesure largement attendue par les élus, techniciens et spécialistes de la statistique. L’INSEE, qui interroge les habitants sur leurs modes de déplacement depuis plusieurs décennies, plaçait jusqu’à présent les cyclistes dans la même catégorie que les utilisateurs de deux-roues motorisés. Or, ces moyens de locomotion ne présentent pas les mêmes caractéristiques. On ne parcourt pas des distances équivalentes sur un vélo ou sur une moto, les infrastructures et la disposition du stationnement ne sont pas identiques, tout comme l’accidentologie. Interrogés début 2013 sur la possibilité d’insérer une case vélo sur le bulletin individuel de recensement, les responsables de l’INSEE s’étaient montrés prudents. « Nous avons conçu les bulletins au début des années 2000. A l’époque, il n’avait pas été jugé nécessaire de distinguer les deux modes », expliquait alors François Clanché, chef du département de la démographie. « Il est prévu de faire évoluer le questionnaire », indiquait-il, sans s’engager quant au délai. L’institut se refusait par ailleurs à allonger démesurément le questionnaire remis aux personnes recensées. Plus la fiche à remplir est longue, plus les agents-enquêteurs risquent de se heurter à un refus. Les premiers éléments de ce recensement affiné des trajets entre domicile et travail ne seront, en principe, connus que lorsqu’un roulement complet de cinq enquêtes aura été effectué, c’est-à-dire fin 2019. « A moins que l’on décide de publier certains résultats à l’avance », avance-t-on à l’INSEE. Les données, comme toutes celles qui émanent des recensements, seront publiques. Elles pourront être exploitées par les collectivités, mais aussi par les consultants ou les développeurs d’applications mobiles. On saura enfin avec précision dans quelle ville les cyclistes réguliers sont les plus nombreux.