Le 25 avril dernier, la ministre de l’Ecologie a tenu à dévoiler les premières mesures de sa feuille de route tout en déclinant les principaux chantiers menés d’ici à cet été en faveur de la transition écologique et énergétique.
Lors de sa première conférence de presse, la nouvelle ministre a rappelé la priorité de son action : la création de 100 000 emplois en trois ans grâce aux travaux d’économies d’énergie et aux emplois nouveaux dans les filières de la croissance verte. Ségolène Royal a également profité de l’instant pour indiquer que «Le travail s’accélère sur trois projets de loi», l’un concernant la biodiversité, le second sur le Code minier et le troisième sur la transition énergétique avant d’ajouter que «ces chantiers seront conduits dans le dialogue environnemental, institué notamment dans le cadre du Conseil national de la transition écologique et déjà à l’œuvre en vue de l’organisation de la troisième Conférence environnementale qui se tiendra à l’automne ». Le projet de loi portant sur la transition énergétique devrait être finalisé d’ici l’été et présenté et débattu à l’Assemblée Nationale en juillet. Pour elle, «cette loi majeure du quinquennat ne suffit pas, il faut mettre en mouvement les territoires pour accélérer la mutation énergétique ». Les objectifs sont donc clairs : il faut favoriser les territoires à énergie positive en mettant en place des contrats plans Etats-régions concernant la mobilité, les transports propres en ville, la transition énergétique et la biodiversité. La qualité de l’air est également au centre des préoccupations de la ministre de l’Environnement en finalisant les plans de protection de l’atmosphère puisqu’«il y a 42 000 morts prématurés par an liées aux particules fines». Ségolène Royal entend également accélérer le plan de rénovation énergétique de l’habitat pour atteindre les 500 000 logements rénovés d’ici 2017. Pour ce faire, elle fera « dans les semaines qui viennent avec Sylvia Pinel, ministre du Logement et de l’Egalité des territoires, des propositions pour prolonger le plan ».
En matière de santé environnementale, la ministre souhaite en outre que la France reprenne «son rôle moteur dans les débats européens sur ce sujet majeur de santé publique. L’industrie a un rôle majeur à jouer dans la recherche et la mise en œuvre de produits de substitution innovants et non toxiques». Un label national accompagnant les communes vers la suppression de l’utilisation des produits phytosanitaires dans les espaces verts. L’attribution des premiers labels est prévue pour 2014 et, dans un premier temps, pourra être accordée par équivalence avec les chartes territoriales existantes dès lors que la totalité des espaces de la commune est entretenue sans pesticide. Sans détour, Ségolène Royal annonce également sa volonté de faire de «la France la première puissance écologique d’Europe, tout en construisant une Europe de l’Energie». Justement, côté Europe, la ministre de l’Environnement qui a proposé un système de taxation des camions étrangers en France sous forme de vignette à la frontière, s’est déjà attirée les foudres d’Helen Kearns, porte parole de la Commission Européenne. Pour elle, «on ne peut mettre en place un système discriminatoire entre Français et étrangers, c’est un principe de base pour les camions comme pour les voitures». Ce à quoi Ségolène Royal a répondu que «ce n’est pas un porte parole d’un commissaire européen qui fait la politique européenne et encore moins la politique de la France, ça c’est très clair ». Le ton est donné…