Après deux semaines de négociations et près de trente-six heures de prolongation, les 195 Etats membres de la convention des Nations unies sur le changement climatique sont péniblement parvenus à un compromis, ce dimanche 14 décembre.
L’objectif de ce Sommet à Lima était de décider des grands principes du nouveau traité international qui doit être signé à Paris en décembre 2015 et engageant pays industrialisés et pays en développement dans une action commune contre le réchauffement climatique. Une rupture avec le protocole de Kyoto de 1997 qui n’imposait qu’aux seuls pays industrialisés de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Mais surtout, les engagements doivent permettre une baisse globale des émissions de 40 à 70 % d’ici à 2050 : une nécessité pour parvenir à limiter à 2°C la hausse de la température de la Terre, un seuil critique selon les scientifiques du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Le texte de 37 pages présente une large gamme de possibilités en vue de l’accord de Paris en 2015, dont celle de viser un objectif zéro d’émissions de CO2 à l’horizon 2100, voire avant cette échéance, via une renonciation aux combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables. Les négociations de Lima ont surtout buté sur le clivage entre les pays du Nord et du Sud. Ces derniers, en particulier le groupe Afrique, les petits Etats insulaires, l’Arabie saoudite, les Philippines et le Brésil, exigeaient notamment la révision de la définition des contributions nationales que tous les pays doivent verser au Fonds vert international. Cette mesure devant être équitable, le principe d’« une responsabilité commune, mais différenciée » a été réaffirmé, garant d’un traitement distinct pour les pays en développement. Ces pays du Sud souffrent du réchauffement sans en être la cause et exigent des soutiens financiers à leur égard. Même si la capitalisation du Fonds vert pour le climat a atteint 10,2 milliards de dollars, la bonne nouvelle du Sommet, les pays ne se sont pas accordés sur le moyen de parvenir à rassembler les 100 milliards de dollars d’aide annuelle annoncée lors de la conférence de Copenhague en 2009.