Dès la mi-juillet, la ministre du Logement Cécile Duflot avouait qu’elle avait imaginé qu’en matière écologique les choses iraient plus vite. Non content de sa déclaration à l’encontre du Président de la République et de son Premier Ministre, elle vient de co-signer une lettre à l’attention de ce dernier.
C’est avec Pascal Canfin, ministre du Développement, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et Philippe Martin, ministre de l’Environnement que Cécile Duflot a jeté un véritable pavé dans la mare.
Dans un texte rédigé à l’occasion du séminaire consacré à la France en 2025 et publié dans le Journal du Dimanche, les quatre ministres appellent à une accélération de la transition écologique car si le gouvernement ne passe pas la seconde, « l’accès aux ressources sera cause de conflits et d’inégalités nouvelles sans une évolution rapide du système productif actuel ». Pour eux, « la question n’est désormais plus de savoir si nous allons faire face à la mutation écologique ou non, mais bien si nous souhaitons la conduire ou la subir ».
Selon les quatre ministres, « cette économie écologique pourrait s’articuler autour de trois objectifs majeurs : la prospérité, la soutenabilité et la solidarité ». Pour ces derniers « la prospérité durable permettra de créer des emplois et de réduire les dépenses contraintes des ménages. En engageant dès aujourd’hui la transition des filières industrielles et du tissu économique, il est possible de créer d’ici à 2025 un million d’emplois dans la transition écologique ». Pour la soutenabilité, ils indiquent qu’il ne faut pas « sacrifier ce projet collectif sur l’autel d’une vision datée de l’activité économique. Le gaz de schiste, comme les OGM, procèdent d’une même fonction et induisent un même risque : ils permettent à certaines industries de garantir leurs perspectives financières mais peuvent par le seul déploiement, mettre en péril l’ensemble des autres activités humaines qui les entourent. A l’inverse, la soutenabilité est source d’une nouvelle vague d’innovations technologiques mises au service de tous ».
Pour l’heure, ni le Président de la République ni son Premier Ministre n’ont réagi concrètement aux propos des quatre ministres, affaire à suivre…