Le Cluster Montagne tenait son assemblée générale le 29 juin dernier au sein d’Alpexpo, à grenoble.
Forte de ses dix années d’existence, célébrées en 2022, l’association et ses adhérents ont su maintenir un dynamisme collectif après avoir connu successivement la crise sanitaire, celle des matières premières et désormais les problématiques liées au coût de l’énergie, et aux ressources humaines. Autant d’entraves qui n’ont pas affecté l’activité des quatre pôles du cluster : Réseau, Innovation, Croissance, et Développement durable. C’est le sens du rapport d’activité 2022 de l’association, qui fait état de 245 membres, dont 36 nouveaux en 2023, et d’un élargissement du cercle de ses « territoires d’innovation » : Monts-Jura, Le Grésivaudan, Les Planards, La Rosière, Les Arcs, Les Gets, Pralognan-la-Vanoise, Saint-Gervais, Tignes, Val d’Isère…
Cette assemblée générale a aussi permis au Cluster Montagne de se projeter, puisque son président, Patrick Grand’Eury, a acté plusieurs partenariats : avec la chaire Tourisme durable de l’université Savoie Mont Blanc (USMB) représentée par Dominique Kreziak, avec la chaire Territoires en transition de Grenoble Ecole de Management (GEM) représentée par Hélène Michel, et avec Jérôme Riff, le directeur d’Alpexpo, dans la perspective de la prochaine édition de Mountain Planet. 2024 sera en effet majeur pour le Cluster Montagne avec le cinquantième anniversaire de ce salon international, mais aussi car il s’agira d’une année élective pour l’association.
Apprendre à désapprendre
La seconde partie de cette assemblée générale a pris la forme d’une conférence de Maximilien Brabec, intitulée « Désapprendre pour entreprendre dans un monde de mutation(s) : parés à virer ? ». Le dirigeant du cabinet Novategie a invité, en une maxime, les adhérents présents à Alpexpo à tirer avantage de l’imprévisibilité du contexte économique actuel : « Ne pas faire face (à ce contexte) mais faire avec ».
Dans la démarche d’innovation poursuivie par de nombreux dirigeants d’entreprises, ce consultant incite à prendre garde au biais créé par notre propre intuition, mais aussi par l’intelligence collective. Selon Maximilien Brabec, les deux brident l’évolution de nos modèles actuels. Ce que l’on imagine être une réelle avancée – de nos produits, de nos services ou de nos prestations – n’est bien souvent qu’un progrès limité de notre existant ; au prix d’efforts parfois importants à l’échelle d’une entreprise, l’évolution du modèle existant A se résume alors à une version A’.
Prônant le fameux « pas de côté », le conférencier encourage à analyser les compétences de nos métiers autrement qu’au travers du prisme d’un marché. L’objectif est de réfléchir à d’autres débouchés potentiels de nos savoir-faire sur des marchés qui ne font pas face aux mêmes conjonctures. Éviter ce biais de l’hyperspécialisation doit permettre de réduire la vulnérabilité d’une entreprise face à l’imprévisibilité actuelle.
Au risque qu’elle effraie, le consultant de Novategie encourage à l’innovation disruptive. Il est alors possible de la rétrograder pour en programmer les évolutions par étapes, citant le cas d’Apple qui avait imaginé la première version de son iPad en 1998. En avance sur son temps, la firme californienne avait rétrogradé sa trouvaille en lançant d’abord l’iPod en 2001, puis l’iPhone en 2004, et enfin l’iPad en 2010. Avec le succès rencontré par tous ces produits !
Jérôme Caviglia, directeur d’Atemia, Philippe Sage, maire d’Oz-en-Oisans, Linda Profit, cofondatrice de Duo Réalisations, et Valentin Moulin, responsable RSE de la régie des remontées mécaniques de Chamrousse, étaient invités à réagir à ces propos disruptifs, sous la houlette de l’animatrice Anne-Fleur Barret.
2022 en chiffres 18 actions en France et à l’international 4 projets labellisés dans le cadre de l’appel à projets Cluster Montagne Labs 678 offres d’emploi diffusées en 2022 sur www.emploi-montagne.com 5e : le Cluster Montagne et le Crédit Agricole des Savoie éditeront en 2023 la cinquième édition du Cahier des tendances. 1 307 009 € : budget réalisé en 2022
