En Haute-Savoie comme ailleurs, on ne compte plus les projets de liaison entre la vallée et des sites en altitude. Certains paraissent pourtant plus légitimes que d’autres. Le Mont d’Arbois pourrait ainsi prochainement s’équiper d’un ascenseur valléen.
L’idée n’est pas nouvelle, mais elle a ressurgi voilà un peu plus d’un an et demi, avec l’actualité autour du FuniFlaine. Le projet d’un ascenseur valléen a alors fait son chemin dans l’esprit de Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais-les-bains, en prenant pour ancrage la gare SNCF du Fayet. Arrivée de lignes nationales et internationales (TGV, TER, Léman express), le site abrite également le départ du tramway du Mont-Blanc et du train à voie métrique Le Fayet/Vallorcine. Ce nœud ferroviaire existant est le point de départ des deux projets proposés par le groupement réuni autour de Géode. Mais c’est bien l’option arrivant au départ du DMC de Saint-Gervais qui a retenu l’attention : « C’est le projet présentant le moins de survol. Il est économiquement réaliste et c’est également le plus simple au plan environnemental » précise le maire de Saint-Gervais.
Travaillé en bonne entente, ce dossier a d’ailleurs obtenu l’adhésion des parties prenantes : autour de la commune de Saint-Gervais, celle de Megève, la direction départementale des territoires, les architectes des bâtiments de France, les conseils départemental et régional, mais aussi la STBMA, le délégataire en charge du domaine skiable de Saint-Gervais. Le dossier a en effet d’abord reçu une aide de 75 000€ de la part du conseil départemental de la Haute-Savoie pour le financement des études préalables. Puis, fin juillet, à l’occasion d’une visite sur place de Laurent Wauquiez, la région Auvergne-Rhône-Alpes a également apporté son soutien. Le président d’AuRA a annoncé que cet ascenseur valléen faisait partie des dix projets emblématiques retenus par la région. Concrètement, le dossier devrait donc pouvoir compter sur une aide régionale à hauteur de 30 % du montant global (dans la limite de 10 M€). Le département devrait s’engager sur un montant équivalent.
Un outil de transport public
L’exploitation pouvant relever du délégataire du domaine skiable, un projet d’avenant au contrat de DSP entre la mairie de Saint-Gervais et la STBMA se profile pour intégrer ce projet d’ascenseur. En parallèle, c’est le dossier de transformation du DMC qui pourrait se trouver accéléré : « Le DMC a été installé en 1985… en réutilisant certains éléments du téléphérique de 1936 ! Sa rénovation fait partie du contrat de DSP que nous avons signé en 2019. Mais l’ordre des investissements pourrait se trouver bouleverser afin de réaliser cette opération plus tôt que prévu initialement. » Avec une chaîne de deux appareils neufs, le projet dépasserait alors la simple dimension touristique en devenant un « outil de transport public ». Ce projet serait alors en mesure d’assurer des fonctions complémentaires : certains déplacements du quotidien, dont ceux des lycéens de Saint-Gervais ou des Contamines, et bien entendu le transport de la clientèle des stations de montagne, en hiver comme en été. Un véritable plus au plan environnemental puisque le ski à la journée pèse près d’un quart de la clientèle du domaine de Saint-Gervais. L’ensemble du dossier pourrait aboutir relativement rapidement, comme l’espère Jean-Marc Peillex : « Le projet ne relève pas d’une procédure UTN, et la solution de la télécabine est relativement simple au plan technologique. ». L’ascenseur valléen pourrait alors être envisagé dans les trois prochaines années.
Le funiflaine en pause Le projet voisin pour relier Magland, dans la vallée de l’Arve, à Flaine ne fait plus parler de lui. Les élections municipales chaotiques de 2020 n’ont rien arrangé à ce dossier dont le tracé d’implantation n’a jamais recueilli l’unanimité. Le calendrier prévisionnel prévoyait une mise en service de cette liaison pour 2023.