Première femme directrice de station en 2007, Blandine Vernardet est depuis le début de l’année Directrice générale de Grand Tourmalet.
1 – Montagnarde par hasard
La vie est souvent faite de hasard. À la suite d’un tour du monde d’un petit peu plus d’un an commencé en novembre 2004 qui l’a mené de l’Europe à l’Asie en passant par le Moyen-Orient, elle prospecte pour un emploi hors de Paris qu’elle souhaitait quitter avec son mari. C’est à Piau-Engaly qu’elle atterrit en 2006 en tant que directrice des activités touristiques avant de basculer dès l’année suivante, directrice de la station. « J’avais une pratique de la montagne en tant que cliente. L’hiver au ski et l’été pour la randonnée et l’escalade. Mais je n’aurais pas imaginé me retrouver sur un poste comme celui-là lorsque je faisais mes études à Sciences Po Paris et à l’École des hautes études en sciences sociales. » Dans les Pyrénées, Blandine Vernardet a trouvé l’équilibre de vie qui lui fallait, alliant épanouissement personnel et professionnel. Car comme le veut l’adage, le hasard fait souvent bien les choses.
2 – Pionnière
Avant de rejoindre Grand Tourmalet, elle a été pendant dix ans à Piau-Engaly, la première femme directrice d’une station de ski en France. « Je l’ai vécu comme un atout et non comme une contrainte. J’avais moins de trente ans et j’ai le sentiment que mes interlocuteurs et ce monde très masculin ont dû changer leur façon de voir et de faire les choses. J’ai un peu bousculé les cartes ». Sa légitimité s’est construite naturellement, indépendamment du fait d’être une femme, avec ce qu’elle apportait à ses équipes. La taille de la station lui permettait de jouer à la fois le rôle de chef d’orchestre, et de toucher à tous les aspects de la vie de la station : marketing, stratégie, cadre réglementaire, ressources humaines, comptabilité, etc. « J’ai vraiment trouvé mon compte sur ce poste qui faisait sens. Indéniablement, j’ai acquis l’expérience suffisante pour passer à l’échelle supérieure au Grand Tourmalet. »
3 – Tournée vers l’avenir
Face aux enjeux environnementaux et de diversification, les domaines skiables doivent se positionner sur des stratégies à long terme. « Au-delà de la partie ski, ce qui m’intéresse dans mon métier c’est la vision de territoire. Nous faisons vivre une économie, mais nous ne pouvons plus le faire comme il y a quelques années. Le modèle de diversification où l’on ferait tous les mêmes aménagements ne peut et ne doit pas être unique, car on se retrouverait avec les mêmes problèmes que sur l’hiver. Nous devons réfléchir et porter des solutions pérennes afin que les élus et les socioprofessionnels nous suivent ». Ce moment charnière demande d’être innovant et intelligent, car il en va de la vie économique et sociale des territoires. Et avec un projet d’investissements de 30 M€ sur trente ans conduit par la SEM Grand Tourmalet, Blandine Vernardet a une occasion en or de se projeter sur du long terme.
