Un glacier sur écoute ?

Si le glacier d’Argentière est scruté et analysé depuis plus de trente ans afin de mesurer et d’analyser son évolution, son glissement et sa fonte, une équipe composée de chercheurs et d’ingénieurs passe aujourd’hui et pour plusieurs semaines, à la vitesse supérieure.

L’objectif de cette mission dénommée Resolve ? Collecter des données plus précises permettant de mieux comprendre les mécanismes internes du géant de 17 km2 qui trône au sein de la Vallée de Chamonix. Pour ce faire, Philippe Roux, chercheur au CNRS, et son équipe ont installé toute une série d’instruments depuis la base du glacier jusqu’à sa surface. Pour accéder au cœur du géant de glace, les scientifiques ont pu emprunter les galeries creusées par l’énergéticien en charge de l’exploitation hydraulique du glacier pour placer des capteurs sismiques qui enregistreront durant un mois les vibrations de ce dernier. En surface, un réseau de 100 capteurs sismiques ont également été installés, et un radar est utilisé pour cartographier la base du glacier en trois dimensions.
Pour rappel, le glacier d’Argentière perd environ un mètre d’épaisseur chaque année depuis trente ans, et le réchauffement climatique devrait encore accentuer ce phénomène.