Dans moins de 100 jours, les délégués des 196 pays membres de la Convention-cadre des Nations unis sur les changements climatiques plancheront sur un éventuel accord universel visant à réduire le réchauffement climatique et à le maintenir sous le seuil des 2°C supplémentaires. En effet, la 21e conférence mondiale sur le climat se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre et est annoncé comme un rendez-vous historique car comme le rappelle Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, « si l’on veut que la planète reste viable, il ne faut pas que le réchauffement climatique augmente de plus de 2°C ». Alors que les sept premiers mois de l’année 2015 sont considérés comme les plus chauds enregistrés à la surface de la Terre depuis le début des relevés météorologiques en 1880, les Etats qui participeront à la COP 21 ont du pain sur la planche pour enrayer la dynamique actuelle.
« Cela fait 23 ans que nous négocions, nous n’avons plus de temps à perdre car le changement climatique est là. Chacun doit prendre ses responsabilités, Paris constitue la date butoir. Je demande aux dirigeants du monde entier d’accélérer les négociations et d’aller dans une direction claire » a déclaré Ban Ki Moon à Paris, lors de la semaine des Ambassadeurs qui a eu lieu à Paris du 24 au 28 août. Pour l’heure, 56 pays ont remis leur plan de lutte contre le réchauffement climatique, ce qui représenterait entre 58 et 62% du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pour Laurence Tubiana, ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique, « une nouvelle livraison devrait intervenir au moment de l’Assemblée générale des Nations unies mi-septembre. L’objectif reste d’avoir sur la table 90% des émissions mondiales avant la COP21 ».
De nombreuses négociations ont déjà lieu dans l’ombre, notamment sur l’épineuse question du financement comme l’a souligné François Hollande lors de la semaine des ambassadeurs « si nous voulons réussir à Paris, il ne faudra pas seulement des engagements politiques. Il faudra des financements ». En effet, les Etats devront fournir, à partir de 2020, 100 milliards de dollars par an pour notamment aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s’adapter au changement climatique. Une question délicate à laquelle il faudra absolument trouver une réponse avant la COP 21, sous peine de la voir accoucher d’une souris…