Le thermalisme exsangue

Le 17 février dernier, la présidente de l’ANEM, Jeanine Dubié, interpellait le gouvernement au sujet de la situation économique de la filière thermale. Le secteur présente certaines similitudes avec la situation des domaines skiables, à commencer par l’incertitude quant à une date éventuelle de réouverture.

Fermés entre mi-mars et fin juin en 2020, et à l’arrêt depuis novembre dernier, les établissements thermaux ont reçu moins de 200 000 curistes médicalisés en 2020, contre 600 000 l’an passé. Une chute de fréquentation qui ne les exonère pas de leurs charges, une autre difficulté partagée avec les opérateurs de domaine skiable : supporter un taux de charges fixes très important, estimé à près de 70 %. Si les établissements thermaux ont bénéficié d’aides mises en place par l’État, elles sont jugées insuffisantes pour assurer la pérennité du secteur. C’est dans ce contexte que le président du Conseil national des établissements thermaux (CNETh), Thierry Dubois, appelait au soutien le 5 février dernier : « Nous avons demandé une aide exceptionnelle de 82 millions d’euros sous forme de subvention pour couvrir les importants déficits, car nous allons mourir. Ne pas aider le secteur, c’est condamner une médecine utile aux malades chroniques dont les ressources sont souvent limitées ».
Au sein des 90 stations thermales que compte la France, 113 établissements thermaux sont contraints à la fermeture en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19. Sur l’exercice 2020, c’est une perte estimée à 110 M€, et une menace pour ce que représente le secteur : 10 000 emplois directs non délocalisables, et 100 000 emplois directs, indirects ou induits non délocalisables.