Les stations des Hautes-Alpes au centre des réflexions

S’il est certain que les sports d’hiver constituent un poids essentiel dans l’économie des Hautes-Alpes, ce poids est aujourd’hui chiffré. Les 27 stations de sports d’hiver du département génèrent 687 M€ de retombées économiques et représentent environ 11 908 emplois.

C’est ce que démontre une analyse réalisée par la société Contours pour le compte de Domaines Skiables de France (DSF) et la Caisse des Dépôts, avec la participation du Département des Hautes-Alpes et d’EDF. Ces chiffres ont été la base des débats d’un colloque organisé par l’Agence de développement des Hautes Alpes, à Gap, le 21 octobre dernier. Dans cette activité économique, le chiffre d’affaires des remontées mécaniques pèse 15%. Cela signifie que pour un euro dépensé dans les remontées mécaniques, l’effet de levier permet de générer 6,5 € de retombées. « Cet effet de levier justifie l’intervention publique dans les remontées mécaniques », estime Laurent Reynaud, délégué général de DSF. Les sports d’hiver représentent un moteur économique non négligeable. En favorisant l’investissement des domaines skiables, c’est l’ensemble du secteur qui profite des retombées économiques, comme l’illustre Laurent Reynaud « quand on investit dans la neige de culture, ça ne bénéficie pas qu’au domaine skiable. C’est aussi une assurance d’ouverture de la station et d’emploi. Ça bénéficie aux restaurateurs, aux moniteurs de ski, aux commerçants, aux saisonniers… ». Pour Gilles Guyomard, responsable de Contours, « l’activité montagne dans sa globalité représente un emploi sur trois dans les Hautes-Alpes et trois quarts des habitants des cantons de montagne », il semble donc nécessaire que cette activité soit au cœur des réflexions. Il faudra dans les années à venir, veiller à maintenir les investissements afin d’anticiper l’obsolescence des appareils de remontées mécaniques.
Sont venus s’ajouter au cœur des débats, les questions de collaboration. En effet, l’intérêt de ce colloque, était aussi de réunir tous les gestionnaires de domaines skiables des Hautes-Alpes afin de réfléchir ensemble à une mutualisation des moyens, à « jouer collectif » pour garantir une meilleure offre touristique, avec une coordination plus poussée entre les opérateurs. C’est par ce biais que les domaines skiables pourront maintenir leur place dans l’économie du département mais surtout pourront proposer une offre touristique attractive. Le Conseil départemental, par la voix de son président Jean-Marie Bernard, affiche le tourisme « comme une priorité départementale » et un « enjeu majeur ». Pour lui, « on ne doit pas avoir à se poser la question dans les 20 à 30 ans qui viennent pour savoir si on va avoir de la neige à l’ouverture ou non. On doit être intelligent et continuer à moderniser nos installations de neige de culture. ». Ce colloque a ainsi été l’occasion de confronter les idées de chacun, dans l’optique de conforter le positionnement des stations Hautes Alpines, en véritable destination touristique.