Le SNMSF célèbrera les 70 ans de l’ESF le 19 novembre à Paris, sous le haut patronage de Thierry Braillard, secrétaire d’État aux Sports, en présence d’anciens ministres des Sports, de parlementaires de montagne et des 220 directeurs ESF, en ouverture de la 4e édition de Saint-Germain-des-Neiges.
Beau parcours pour cette vénérable institution, les 166 moniteurs diplômés en 1945 sont 17 000 aujourd’hui !
Pour organiser et structurer la profession, Gaston Cathiard, leader charismatique et inspiré qui pressentait l’avenir du ski, proposa de créer le Syndicat national des moniteurs du ski français. Directeur de l’école de ski de Val d’Isère à l’époque, il réussit à convaincre les montagnards de tous les massifs de s’unir autour de ce projet.
Le Syndicat des moniteurs, installé à Grenoble, se donna pour mission de regrouper les moniteurs, structurer les Ecoles du ski français de manière corporative, organiser et défendre la profession. Gaston Cathiard sera son premier président pendant vingt-quatre ans, avant de partir embrasser une brillante carrière chez Poma en 1969 et de passer la main à Germain Cocco.
Les sports d’hiver sont alors en pleine expansion, les stations poussent comme des champignons et la montagne se transforme en nouveau terrain de jeu où tout le monde essaye de se tailler sa part du gâteau. Cette croissance phénoménale bousculera un peu les fondements et la cohésion de la profession, et un troisième président est élu en 1974 : Edgar Coutaz. Homme de consensus au bon sens montagnard, il arrivera à ramener la sérénité et à montrer la bonne direction aux moniteurs. Une fois les troupes ressoudées, il passe la main en 1978 à Bernard Chevallier. Pendant seize ans, ce dernier mènera une corporation solide et structurée qu’il s’efforcera de faire évoluer et respecter, en faisant des moniteurs des acteurs de premier plan dans les stations. En 1994, Bernard Chevallier, devenu président de la Fédération française de ski quelques années plus tôt, passe la main et Gilles Chabert devient le cinquième et toujours actuel président du Syndicat des moniteurs.
Profondément animé par la défense du diplôme de moniteur, il fera reconnaître la spécificité de l’enseignement du ski jusqu’à Bruxelles, ou il obtiendra à l’heure de l’ouverture des frontières une dérogation au traité de Rome afin que soit garantie la sécurité des pratiquants. En leader influent et respecté, il a réussi à perpétuer les valeurs chères à Gaston Cathiard et à les transposer dans le XXIe siècle. A l’heure du numérique, le moniteur reste ainsi un professionnel à la formation reconnue et incontestée, qui fait figure de référence dans le monde entier.