Vers une sauvegarde du patrimoine glaciaire mondial

Après avoir observé la hausse des températures de plusieurs glaciers, des scientifiques et de chercheurs ont eu l’idée de créer la première bibliothèque mondiale d’archives glaciaires issues de glaciers menacés par le réchauffement climatique. Soutenu par Jean Jouzel, prix Nobel de la Paix en 2007, le projet se concrétise actuellement sur les hauteurs de Chamonix.
En effet, la première mission du projet a débuté le 15 août dernier dans le massif du Mont-Blanc, sur le Col du Dôme à 4 300 mètres d’altitude. Une équipe internationale composée de glaciologues et d’ingénieurs américains, français, italiens et russes, est à l’œuvre afin de prélever les premières « carottes patrimoine ».

Trois carottes de glace, de 130 mètres chacune son en train d’être extraites puis seront héliportées et transportées jusqu’à Grenoble où l’une d’entre elles sera analysée en 2019 alors que les deux autres seront acheminées jusque sur les hauts plateaux de l’Antarctique en 2020. Ces deux précieuses pages de notre histoire seront conservées au sein de la base Concordia, gérée par l’Institut polaire français Paul-Emile Victor, puis stockée dans une cave, creusée sous la neige, par -54°C. Pour Jérôme Chapellaz, directeur de recherche CNRS au laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement de l’Université Grenoble Alpes, « nous sommes la seule communauté de scientifiques travaillant sur les climats à voir disparaître une partie de ses archives. Il était devenu urgent de constituer ce patrimoine pour le futur, à l’instar du patrimoine mondial de semences conservé au Spitzberg ».
Une deuxième mission plus complexe et plus longue mais ayant le même objectif, se déroulera dès 2017 en Bolivie, sur le glacier Illimani. D’autres pays se sont d’ores et déjà manifestés pour s’inscrire dans ce projet comme le Népal, la Russie, la Suisse, les Etats-Unis, la Chine ou encore l’Allemagne et l’Autriche.