La Plagne : La grande parmi les grandes

La plus grande station d’hiver en termes de journées skieurs revêt autant de visages que d’époques traversées. Devenue ce gros vaisseau, qu’aucune tempête ne semble ébranler, La Plagne n’a pourtant pas pris une ride. son secret ? vivre avec son temps peut-être.

Plagne Centre, Belle Plagne et Plagne Montalbert : les panneaux indiquent des directions opposées, mais toutes les routes mènent à La Plagne. Montchavin et Champagny-en-Vanoise ? C’est encore La Plagne… Une fois posées les dimensions de la station vient immanquablement cette question :Comment ont-ils fait ? « L’histoire de La Plagne, c’est celle du plan Neige », répond Jean-Luc Boch, le maire de La Plagne Tarentaise.

« Le Gouvernement souhaitait développer des stations pour donner la possibilité aux Français de prendre des vacances à la montagne en France ». 

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En 1960, spécialistes et ingénieurs viennent identifier les lieux. Émile Allais et le Dr Pierre Borrionne, le maire d’Aime, sont de ce premier convoi qui monte en peaux de phoque au Biolley. « Ils découvrent un site magnifique avec vue sur le mont Blanc, un vaste plateau facilement constructible et des pentes pour le ski. Les possibilités étaient immenses. » Le nom de La Plagne vient d’ailleurs de la typologie du terrain, plutôt plat. Autre avantage, une piste carrossable existait déjà. Elle conduisait aux mines de plomb argentifère, qui fonctionneront en parallèle de la station jusqu’en 1973.

Les constructions sont lancées au printemps 1961, mais cette première année est difficile. Si quatre téléskis équipent déjà ce qui deviendra plus tard Plagne Centre, la route n’est pas finalisée et la faillite d’un constructeur retarde la livraison des hébergements. « Les précurseurs vont se démener pour amener les premiers touristes en jeep ! »

Le projet prend néanmoins de l’ampleur et de grands noms de l’architecture, dont l’inventif Michel Bezançon, s’y associent, attirés par ce nouveau modèle de station de troisième génération. 

« Dès le début, il était prévu de ne pas faire un pôle unique mais un développement en constellation, avec des petits ensembles intégrés, et de les relier entre eux, toujours avec des accès skis aux pieds. Ils ont été très visionnaires », poursuit Pierre Gonthier.

Ancien directeur de la société d’aménagement de La Plagne, aujourd’hui président de l’office de tourisme.


Le résultat est ce chapelet de villages qui encerclent le domaine skiable, chacun étant le marqueur d’une époque architecturale… Si bien que visiter La Plagne, c’est se replonger dans l’histoire moderne des stations d’hiver : Aime 2 000 et son « paquebot », Belle Plagne la piétonne, Plagne Soleil et ses châlets… Une créativité possible grâce à « l’esprit novateur » des fondateurs. « Il fallait avancer et créer de nouvelles choses. Pour cela, le syndicat intercommunal de la Grande Plagne, fondé dès les débuts, a apporté de la cohésion », salue le maire. Et maintenant ?

« Nous sommes à un tournant, il faut prendre le virage du développement durable, des nouvelles attentes de la clientèle, et plus que jamais travailler ensemble : La Plagne est un gros navire, avec une barre si dure, qu’il faut plusieurs barreurs pour le manœuvrer. »