Plus qu’un simple lieu touristique, les rousses sont un territoire, en france et désormais avec un pied en suisse. riche d’un héritage de savoir-faire artisanaux, la destination et ses acteurs regardent droit devant, sûrs de l’avenir de leur moyenne montagne.
Si certaines destinations de montagne ont l’ambition de développer l’été, en plus du moteur économique que constitue l’hiver, voilà plusieurs années que Les Rousses y sont parvenues. Et le territoire cherche maintenant à déployer les ailes de ces saisons estivales réussies. « Nous accueillons des touristes qui viennent désormais au printemps ou en septembre, se réjouit Nolwenn Marchand, le président de la communauté de communes de la station des Rousses Haut-Jura (CCSR). Ce sont notamment des clientèles de groupe, venues pratiquer leur activité : rando, cyclo, ou moto. »
Rien ne prédestinait pourtant ce territoire, majoritairement forestier, à cette réussite touristique. À 1 100 mètres d’altitude, l’agriculture de montagne occupait la population de ce plateau du Haut-Jura, sur des terres peu productives, défrichées tardivement, complétée par des activités artisanales durant les six mois d’hiver, rugueux et enneigés. La vie économique était alors ailleurs… Jusqu’à la fin des années cinquante, et l’installation des premiers remonte-pentes sur le massif des Tuffes (Prémanon), pour créer le domaine des Jouvencelles, du nom de l’ingénieur Jouvent, qui a imaginé ces aménagements. « C’est ce volet alpin qui a véritablement fait décoller le tourisme dans le Haut-Jura. Le département a poursuivi l’équipement du massif des Tuffes, puis celui de La Serra (Lamoura), du Noirmont (Les Rousses), créant une station, indépendamment des limites administratives. » Cette disposition multi-site est l’une des richesses des Rousses en offrant une variété de lieux de pratique à l’année, et notamment pour les amateurs de ski nordique.
Ce territoire s’étale sur une vingtaine de kilomètres. Le dynamisme de la destination repose sur la vie locale de ses quatre communes – « Nous sommes des villages avant d’être une destination touristique. » – et des savoir-faire artisanaux antérieurs à l’or blanc : la sylviculture et le travail du bois, la lunetterie, l’horlogerie, le décolletage, et bien entendu l’AOP Comté. Cet héritage, associé au tourisme, permet d’envisager l’avenir avec philosophie : « Le virage des quatre saisons est engagé depuis 2020 déjà. Le contrat station du mandat précédent avait acté onze millions d’euros pour la restructuration du domaine des Tuffes. Nous concentrons notre attention et nos moyens à faire perdurer l’activité des domaines skiables, sans investir dans la neige de culture. Nous ne fermerons pas nos remontées mécaniques ni notre domaine nordique du jour au lendemain, mais nous souhaitons conserver cette activité le plus longtemps possible. Aujourd’hui, les volets prioritaires du contrat station sont la résilience et l’adaptation, ainsi que le confort et la qualité. Nous ne cherchons pas à maximiser le nombre ou la dimension des équipements. Nous ne sommes pas un parc d’attractions ».