Mondialement connue pour ses arrivées du Tour de france, l’Alpe d’huez est avant tout un formidable terrain de jeu pour les amoureux de sports d’hiver. Mais toute l’année, d’huez au pic blanc, les richesses de l’île au soleil sont innombrables.
L’économie au service du développement durable. Engagé dans un troisième mandat de maire, Jean-Yves Noyrey a la connaissance et l’expertise de sa commune pour la porter vers demain. Souvent en avance sur son temps, l’Alpe d’Huez est comme toutes les destinations, rattrapée par la question du réchauffement climatique, d’un marché du ski stagnant et des problématiques de diversification 4 saisons. Mais si sa renommée s’est construite grâce au Tour des France, c’est bien durant l’hiver que la station devient une ville à 1 860 m d’altitude. Si elle n’est plus à présenter, elle doit cependant nécessairement se réinventer pour être une destination montagne d’aujourd’hui.
« Nous avons un projet global pour diminuer l’impact de la voiture, qu’il soit visuel ou énergétique. Ça passe par 1 100 nouvelles places de parking souterrain, la piétonnisation du cœur de village, la poursuite des liaisons par câble comme celle avec Bourg d’Oisans », détaille Jean-Yves Noyrey. Un projet de mobilité qui s’accompagne de rénovations immobilières de grande ampleur avec d’un côté une meilleure isolation de l’existant, et le renforcement des lits chauds de l’autre. « L’objectif du PLU est de faire passer de 10 932 à 13 782 le nombre de lits chauds. De plus, en huit ans, la taxe de séjour perçue a été multipliée par 5 c’est-à-dire que les propriétaires louent de plus en plus. C’est le chemin à suivre. Tout ne se réalise pas du jour au lendemain. Au total, 60 millions d’euros seront investis dans les six ans à venir », explique l’édile. Si l’environnement est le leitmotiv de ces projets, le volet social, autre socle du développement durable, apparaît comme prioritaire puisqu’au-delà de la mobilité et des facilités de vie pour les socio-professionnels, des établissements pour les saisonniers sont aussi en construction. L’Alpe d’Huez prend un nouveau virage dont tous les acteurs majeurs de la station partagent la direction. Un atout indéniable pour aller plus vite et voir plus loin. « La SATA est l’outil pour bien gérer les domaines skiables. Le but au-delà de çà, est d’avoir les dix communes concernées par le Grand Domaine Ski, en phase et prêtes à travailler ensemble afin de construire l’avenir d’une destination dont nous devons trouver le nom de marque ».
Pionnière dès les années 30, la station a su trouver un chemin pour devenir incontournable et le restera, à travers ses grands événements sportifs et culturels, l’été avec le Tour de France bien qu’il n’y prenne plus forcément ses quartiers tous les ans, ou l’hiver pour son domaine skiable unique.
La crise sanitaire actuelle induira forcément des bouleversements dans les stratégies touristiques, déjà forcément impactées par un or plus si blanc, alors que c’est le tourisme du ski principalement qui fait vivre l’écosystème. Il faudra alors trouver le bon équilibre entre optimiser l’existant et ne pas trop s’étendre en touchant les milieux naturels. Vaste programme.
Découvrez cette « Statioscopie » en intégralité dans l'édition n°280 de Montagne Leaders. Les autres articles de la « Statioscopie » : - Infographie : Les chiffres de la station. - « Créer une destination unique », interview de Fabrice Boutet, directeur de la Sata. - « Le défi est de parvenir à réaliser deux vraies bonnes saisons », interview de François Badjili, directeur de l’office de tourisme de L'Alpe d'Huez.