La neige et l’eau chaude en parfaite harmonie

Saint-Lary Soulan

La station pyrénéenne mise sur son offre thermale pour soutenir son développement touristique. une stratégie menée de concert avec le délégant et l’office de tourisme.

La commune de Saint-Lary Soulan, dans les Hautes-Pyrénées, vient d’investir six millions d’euros dans ses thermes, spécialisés dans le traitement des pathologies rhumatologiques et respiratoires. L’espace réservé aux soins médicaux a été entièrement rénové et insonorisé. Des activités de balnéothérapie sont venues compléter l’offre de thermoludisme, proposée depuis les années 2000. L’espace qui leur est réservé a été agrandi avec l’aménagement de deux bassins d’extérieurs, doublant ainsi sa capacité d’accueil. « Cet investissement s’inscrit dans une politique de diversification des activités », annonce le maire, André Mir.

« La venue des curistes, d’avril à novembre, remplit les queues de saison. Le thermalisme est une activité complémentaire, qui génère de la fréquentation, améliore notre taux d’occupation, stabilise le commerce local et des emplois. Il contribue à faire vivre le village à l’année. »

Créés en 1980, les thermes de Saint-Lary Soulan ont accueilli jusqu’à 2 800 curistes en 2017. La crise sanitaire et les fermetures administratives successives ont divisé la fréquentation par trois en 2021. Depuis l’année dernière elle progresse à nouveau, dépassant probablement les 2 200 cette année. « L’objectif est de fidéliser les curistes pour atteindre la barre des 3 000. » Dans cette projection, l’office de tourisme, joue un rôle clé : « Nous participons à l’accueil des nouveaux curistes pour leur présenter l’offre touristique de Saint-Lary, et élaborons même une programmation spécifique pour eux. L’office fait la promotion de l’offre thermale et bien-être, et a mis en place des offres packagées. La proximité avec l’Espagne est également un atout », détaille Philippe Jugie, directeur de l’office. 

Cet arsenal touristique et cle nouvel équipement thermal a séduit Valvital, qui en a repris la gestion l’année dernière. « Avec l’activité ski, nous pouvons fonctionner presque toute l’année grâce à la balnéothérapie et l’espace ludique », remarque Roman Driac, le directeur régional du groupe thermal. « Cette activité régulière facilite aussi le recrutement ».

En symbiose

Le groupe thermal gère déjà quatorze autres établissements. « Nous disposons d’un plan de communication national, d’une expertise et d’une image de marque. » Une aubaine pour Saint-Lary : « Valvital apporte un second souffle après cet investissement. Leur venue est cohérente avec notre positionnement », abonde André Mir. L’offre de soins cosmétiques de Valvital vient de plus avantageusement compléter l’activité bien-être et détente des thermes, dont laquelle la collectivité a investi. 

« Un des facteurs clé du succès d’une destination et la densité et la variété de ses activités. Ici, nous réunissons une offre de ski parmi la plus importante des Pyrénées et une offre balnéo qui s’accorde avec toutes notre clientèle, bienvenue pour les accompagnants. De plus, cette activité complète une offre bien-être, qui passe par le bien-manger et bien-dormir. les DINGs (Double Income, No Kids, NDLR) au pouvoir d’achat intéressant comme les jeunes retraités qui viennent à nos cures, se retrouvent dans notre offre balnéothérapie »,

observe Philippe Jugie.

Une « symbiose » entre la collectivité, son déléguant, et l’office de tourisme qui semble déjà porter ses fruits : L’espace détente des thermes a vu sa fréquentation quasiment doublée cette année, passant de 40 000 à 70 000 entrées. Les plus gros chiffres en hiver. « Sur 1,5 million de nuitées enregistrées, 900 000 le sont sur la saison de ski. Nous estimons que plus d’un skieur sur dix va passer par les thermes ». La collectivité qui reçoit une redevance, touche aussi un intéressement sur le chiffre d’affaires du déléguant. Reste le coût de ces investissements colossaux, pesant sur les budgets de l’équipement ­ – il était déficitaire de 150 000 euros l’année dernière ­ –, mais l’activité touristique thermale ruisselle sur toute l’économie locale.

Saint-Lary Soulan compte donc poursuivre ses investissements dans les thermes. Elle a engagé 500 000 euros dans l’étude d’un nouveau forage, dans le but de « sécuriser la ressource en eau, et éventuellement d’augmenter le débit et le nombre de curistes ». D’autres investissements pour l’établissement sont envisagés au terme de la DSP, prévu dans 5 ans.