Les Deux Alpes - Jandri : La signature de la montagne française

SATA group mène un projet sur deux ans pour remplacer Un monument des deux alpes : le DMC Jandri EXPRESS et ses deux tronçons. un chantier d’envergure pour mettre en place une technologie 3S au service de la clientèle.

Le remplacement de cette colonne vertébrale de la station iséroise était rêvé de longue date. Il constituait même une pierre angulaire du développement de la destination, comme le rappelle Fabrice Bouttet, le directeur général de SATA Group : « Le Jandri faisait partie intégrante de la délégation de service public, son remplacement devait être réalisé dans un timing très court. Le contrat de DSP imposait d’ailleurs la technologie 3S. »

3S pour 3 câbles (seilbahn en allemand) : deux câbles porteurs, et un câble tracteur pour assurer le mouvement. Ce choix technique permet, grâce à de longues portées en ligne, des franchissements conséquents, tout en réduisant le nombre de pylônes, de 17 à 7,
et donc l’emprise au sol. « Cela permet de rendre des espaces à la nature, et de limiter l’impact visuel : seul un pylône sera visible depuis la station. » En associant une vitesse d’exploitation de 8 m/s à des cabines de 32 places, le futur fleuron des Deux Alpes doit permettre de rallier le sommet en 17 minutes, contre 40 actuellement.


Jandri l’utile à l’agréable

Outre la capacité à emmener rapidement les clients au sommet des Deux Alpes, le 3S contribue
à améliorer l’extraction des skieurs vers le domaine skiable. Il viendra ainsi s’ajouter au Diable, devenu télémix, à Belle étoile, en construction, et à Vallée blanche, redynamisé dernièrement. 

« Grâce à leurs cabines, tous ces appareils peuvent être empruntés par tous les niveaux de ski, les piétons, les accompagnants, les vététistes, ou les contemplatifs. C’est un service global pour toute la population, en toute saison. » Si la technologie 3S était imposée, les gares sont des choix SATA, proposés aux élus : « Accueil, embarquement, design : nous avons fait des choix importants car c’est la signature des 2 Alpes pour les 50 ans à venir ! (…) C’est le fleuron, le Concorde,
le Rafale de notre flotte.
 » Coût global de l’opération : 135 M€, sous forme de crédit-bail avec six partenaires financiers.

Un chantier coconstruit

La fierté de porter un tel projet requiert la confiance dans ses équipes et ses partenaires. Cela s’est traduit par un kick-off meeting qui a rassemblé en mars les dirigeants et chefs de chantier de toutes les entreprises retenues, pour expliquer la philosophie de partenariat et de coconstruction autour de ce projet. « Ce n’est pas un chantier SATA, prévient Thierry Hugues, directeur de projet. C’est un chantier partagé avec l’ensemble des entreprises, autour de leurs savoir-faire et de leurs compétences. » C’est ainsi que se sont préparés les travaux, et que sont traités les ajustements nécessaires en cours de chantier, orchestrés par un coordinateur chantier SATA, reconnu en montagne, Jean-Michel Mellet. « Cet appareil portera la signature du savoir-faire de la montagne française », souligne Yann Carrel, le directeur technique de SATA Group.

Une logistique hors norme

L’anticipation est le maître-mot pour un tel ouvrage. Six mois de préparation ont permis d’analyser les conditions de travail des équipes et des partenaires, et d’imaginer deux plateformes logistiques, une à Bourg d’Oisans, et une autre à l’entrée des Deux Alpes, dédiés au stockage et à l’acheminement au fur et à mesure des besoins, et à des horaires définis pour contrôler les flux et l’activité afin de limiter les nuisances. Mais le site emblématique de ce chantier est implanté plus haut. Une base a été créée à 2  600 mètres d’altitude pour limiter les transports. Ce « petit village » rassemble les bureaux des entreprises, avec un réseau informatique dédié, une centrale à béton pour fabriquer directement en altitude, une plateforme d’assemblage… 130 personnes y vivent grâce à la proximité du restaurant La Toura, devenu le mess, midi et soir.

Le prochain objectif est le clos couvert de l’ensemble des bâtiments de gares avant le début
de la saison 2023-2024 pour permettre de poursuivre les travaux intérieurs durant l’hiver, et d’imaginer de premières marches à blanc. Suivront le câblage du premier tronçon avant la fin du mois de juin, pour démarrer les essais et servir de pilote, et celui du second tronçon qui sera coordonné à l’arrêt et au décablage du DMC (aux alentours du 30 juillet) pour permettre de tendre ceux du 3S.

L’ouverture au public est prévue pour décembre 2024. σ