Mondiaux 2023 : Bien plus qu’un évènement sportif

Dans six mois, les meilleurs skieurs mondiaux s’élanceront du haut des pistes de Courchevel et Méribel pour disputer les titres de champion de monde. Ce spectacle, très attendu, mobilise tout un pan de la montagne. Pour le mesurer, jetons un œil dans ses coulisses.

Les pistes, c’est la scène, les acteurs, ce sont les athlètes, et nous sommes la technique : notre rôle est de tout mettre en œuvre pour que le spectacle soit parfait, image Bernard Front, pour décrire  » les Championnats du monde 2023, qui enflammeront les stations de Courchevel et Méribel, du 6 au 19 février. Le président du Comité d’organisation assure : « La technique, on sait faire, le territoire a déjà l’expérience des grands évènements sportifs. » Sa station d’origine, Méribel, a déjà accueilli des Coupes du monde, dont ses finales en 2015 et en 2022. Cette dernière édition, organisée avec Courchevel, faisant office de « répétition générale ».

Il faut cependant remonter aux Jeux olympiques pour retrouver la trace d’une compétition de même envergure sur le territoire.  « Trois ans après les Jeux, Courchevel avait déjà décidé de remettre le sport au cœur de l’image de la station, notamment à travers le ski de haut niveau, explique Jean-Christophe Vidoni, adjoint aux Sports, Évènements et Domaine skiable à la mairie de Courchevel-Saint-Bon, Les Mondiaux sont la suite logique de cet engagement ».Du côté de Méribel, « les finales de 2015 avaient été un franc succès, le site, avec son aire arrivée, qui donne l’impression d’être dans un amphithéâtre, avait laissé de bons souvenirs », souligne Christophe Mugnier, directeur exécutif de cette compétition, et actuellement directeur de Courchevel-Méribel 2023.

Rien de surprenant à ce que ces deux stations s’intéressent à l’organisation des Mondiaux, 14 ans après les derniers à Val d’Isère et alors que le moment semblait être venu pour la France de les recevoir à nouveau. Ce qui est inédit, en revanche, est cette double candidature : « Nos territoires sont complémentaires et c’est ce que nous voulons valoriser, à travers le domaine des 3 Vallées. Cela pouvait être judicieux de présenter une candidature innovante et originale », témoigne Jean-Christophe Vidoni. Banco, le projet, inédit, séduit la Fédération internationale de ski.

Un coup de boost au territoire

Le lancement d’un évènement sur un territoire donne un coup de fouet à ses projets, comme pour celui du bâtiment « 2023 », construit à proximité du tremplin. « Cette structure était prévue pour les JO de 92, et devait ensuite servir à l’organisation des compétitions de saut à skis », note Jean-Christophe Vidoni. La piste de l’Éclipse, qui a été « un élément structurant de la candidature », complète l’offre de compétition de Courchevel, avec son luxueux Club des sports, achevé en 2021. « Elle sera aussi un must à faire pour les skieurs des 3 Vallées, et sera un produit d’appel pour les stations », analyse Perrine Pelen, la directrice de Courchevel-Méribel 2023. Car derrière le spectacle, qui va générer des retombées économiques directes en termes de fréquentation sur toute la vallée (20 000 spectateurs attendus par jour, et peut-être bien plus selon les résultats des skieurs français), c’est bien l’attrait de la montagne française qui est en jeu. « Nous avons à cœur d’organiser un événement utile pour les acteurs du territoire. La compétition jette un formidable éclairage sur les 3 vallées, qui sont connues mondialement. Cette vitrine permet, plus globalement, de faire la promotion du ski », expose la directrice.

« J’y étais »

Avec 1 000 heures de retransmission télévisées, regardées par 500 millions de téléspectateurs, les Mondiaux sont en effet bien plus qu’une compétition sportive. « Ils sont classés Grand évènement sportif international, ce qui nous met en lien étroit avec l’État, concernant l’organisation, le budget ou la sécurité. »En mobilisant tout un territoire, les Mondiaux laisseront aussi un héritage immatériel : « Nous souhaitons vraiment que tous ceux qui participent à la fête, les athlètes, les spectateurs, les bénévoles, les médias, repartent avec des étoiles dans les yeux, en ayant le sentiment d’avoir vécu un moment d’exception et en se disant : j’y étais. »