MND : À destination de la planète Montagne

De la PME au groupe international en une quinzaine d’années, le cheminement de MND est intimement lié à celui de son fondateur et PDG. 

L’histoire de MND débute avec un seul salarié : celui de l’entreprise MBS, que Xavier Gallot-Lavallée reprend en 1999, suite au décès de son père.

Rien ne la prédestine alors à devenir le groupe international qu’est Montagne et Neige Développement en 2022. Il n’est même pas question de groupe dans l’esprit du très jeune entrepreneur. MBS poursuit une croissance organique dans tous les massifs français, et s’aventure dans les pays limitrophes. C’est justement en Italie que Xavier Gallot-Lavallée approche Ernesto Bassetti en 2004. La rencontre entre les deux hommes pour distribuer MBS en Italie aboutit également à l’acquisition de TAS (Technologie alpine de sécurité). Pour juxtaposer ces deux premières entités avec l’objectif de créer un acteur majeur de la sécurité en montagne pour les domaines skiables et les risques naturels, la holding MND (Montagne et Neige Développement) est créée et acte l’ouverture à l’international : « Notre positionnement était l’expertise autour de la sécurité. Nous avons d’ailleurs par la suite réalisé des opérations de croissance externe dans ce domaine pour consolider notre position et atteindre une taille critique. »

L’ouverture aux autres activités

La place de leader mondial acquise, la sécurité restait un marché de niche ; « À l’export, nous rencontrions des clients moins sachants que dans les pays matures, et donc demandeurs de conseils. Pour les accompagner et nous déployer à l’international, nous avions besoin d’un portefeuille d’offres plus important qui permette d’investir, de mutualiser l’outil industriel, et de se structurer en ouvrant des filiales. »

L’analyse de la complémentarité industrielle et commerciale débouche sur trois secteurs : l’enneigement, les remontées mécaniques, et les loisirs outdoor. Entre 2004 et 2013, MND bâtit cette offre globale en investissant dans la R&D, et en réalisant des acquisitions dans chacun des secteurs : Snowstar, Arecco et Sufag pour la neige, LST et Compac pour les remontées mécaniques, Prisme et Erbschloe pour les loisirs. Depuis 2013, les investissements se concentrent sur la R&D en faveur des produits et des logiciels ; sur chacun des pôles, entre 3 et 6 % du chiffre d’affaires sont réinvestis chaque année. Ces développements s’accompagnent d’une ouverture vers de nouveaux pays, en Asie notamment, et MND voit ses références associées à des évènements d’envergure, dont les olympiades de Sochi ou de Pékin.

Des marges de progressionpour toutes les filiales

Si chacun des quatre pôles d’activité a son actualité en cette rentrée, certaines installations font partie des évènements marquants. Xavier Gallot-Lavallée évoque prioritairement Saint-Denis-de-la-Réunion et la télécabine de la montagne, dont la mise en service est envisagée pour fin 2024 : « Ce premier contrat dans l’urbain est notre premier grand projet hors montagne, qui de surcroît se voudra une référence au plan environnemental, puisqu’il sera autonome énergétiquement à plus de 92 %. » MND Ropeways est également focalisé sur les chantiers du téléphérique de Huy en Belgique, des deux premiers appareils de Saint-Lary, de l’ascenseur incliné d’Oz-en-Oisans, ou de son premier TSD aux USA, à Waterwille, « un appareil à bulles avec garage automatique, l’une de nos références clés ». Les autres filiales ne sont pas en reste : « MND Snow réalise des extensions avec des clients historiques en France, mais aussi à l’export avec Golden Mountain, en Chine, par exemple. » La tyrolienne de Chamrousse, attendue pour Noël, devrait être le point d’orgue pour MND Leisure. Quant à MND Safety, la filiale peut compter sur plusieurs contrats liés au déclenchement d’avalanches aux États-Unis et avec le secteur minier au Chili, en plus des installations en France sur les domaines skiables et du fort potentiel de développement lié aux infrastructures routières. Le PDG regarde l’avenir avec confiance : « Les marges de progression sont là, particulièrement dans le secteur des loisirs, car l’outdoor ne concerne pas seulement la montagne, et avec le transport par câble de par la variété de ses déclinaisons, en environnement touristique et urbain notamment. » 

Toujours plus grand

Outre MBS, resté à Tours-en-Savoie, l’ensemble des activités, françaises et internationales, ont été relocalisées en France, sur le site d’Alpespace depuis sa création en 2006 : « un vrai atout en termes de qualité de service client, de réactivité, et d’impact environnemental ». Déjà implanté sur trois hectares, le groupe prévoit une extension de son site industriel de 4500 m2 de production, pour faire face à la croissance d’activité et poursuivre l’intégration industrielle du groupe. Cette surface supplémentaire doit permettre d’accueillir une centaine de nouveaux collaborateurs dans les sept à huit prochaines années.