Montaz Équipement : haute technologie au service de l’efficacité

Sécurité des équipes, fiabilité du matériel, efficacité du résultat, ce sont les crédos de l’entreprise savoyarde et de son produit phare : le catex.

Années 80, l’entreprise familiale, Montaz-Mautino est vendue. Rompu aux fondamentaux techniques des téléskis ou des câbles de service, Christian Montaz perçoit encore une opportunité à l’utilisation du câble en montagne : le déclenchement préventif des avalanches. Quelques solutions artisanales existent bien localement, mais le secteur est mal doté. Pour la grande majorité, les stations purgent leurs couloirs « à la main », parfois à l’hélicoptère. Ou comment développer un produit en phase avec un marché ? Montaz industrialise le catex (pour câble transporteur d’explosifs) ; ce moyen mécanisé de déclenchement est composé d’une boucle de câble circulant sur des pylônes et permet de transporter des charges explosives au dessus des points de déclenchement.

1992 : à l’aplomb de Bellevarde 

En 1986, Montaz Équipement livre son premier exemplaire à Valfréjus, premier domaine skiable français équipé. Mais la plus belle publicité est à venir : le COJO d’Albertville 1992 retient ce spécialiste pour sécuriser la Face de Bellevarde, à Val d’Isère. Quatre catex et 50 points de tir surplombent la piste de quatre épreuves olympiques masculines de ski alpin. Encouragée par des stations ou des collectivités, dont le service des pistes de l’Alpe d’Huez ou la direction des routes d’Isola 2000, Montaz Équipement poursuit l’amélioration de son produit. Après un premier programme pour ralentir automatiquement la vitesse au passage des pylônes, un deuxième permet de positionner les charges aux endroits exacts et déterminés à l’avance. Les procédés de construction, de guidage, la technologie des pinces, l’ergonomie des gares : tout sera optimisé. C’est la mise au point du descendeur automatique qui donnera le plus de fil à retordre ; après plusieurs années, l’automate du catex peut positionner une charge explosive à l’aplomb d’un point de tir, la faire descendre quelques mètres au-dessus du manteau neigeux, avant que l’artificier ne déclenche la mise à feu par radio. Car le catex reste une solution technique, comme le rappelle Christian Montaz : « L’artificier reste le maître du déclenchement, la sécurité liée à l’utilisation de l’explosif passe par lui. Le catex constitue son moyen de transport, et un moyen technique de déclenchement à distance. » À la sécurisation des domaines skiables et des voies routières s’est ensuite ajoutée celle des mines. Ce dernier secteur a orienté Montaz Équipement vers l’export, plus particulièrement sur le continent sud-américain.

« Une qualité extrêmement stricte »

Certifiée Iso 9001, Montaz Équipement fait partie intégrante d’une industrie, celle de la montagne, et en respecte les règles de qualité ; « Depuis la fondation des pylônes jusqu’au boîtier qui descend la charge explosive, l’entreprise respecte une chaîne de qualité extrêmement stricte. » Une fiabilité qui permet de répondre aux impératifs client : « Les opérateurs doivent respecter les horaires d’ouverture de leur domaine. Aujourd’hui c’est l’optimisation des temps de tir qui dicte nos évolutions. »

Aujourd’hui, l’entreprise livre entre trois et cinq installations par an.

Conception, études plans, assemblage des pièces, tout est pensé et réalisé au siège de l’entreprise, à La Ravoire (73), à l’exception de certains détails d’études sous-traités à des spécialistes. L’implantation, quant à elle, est le fruit d’une réflexion que les équipes de Montaz Équipement mènent en étroite collaboration avec les artificiers, les chefs des pistes et les chefs de secteur, dont la connaissance empirique de leur domaine complète les cartes de localisation des phénomènes d’avalanche (CLPA) et les plans d’intervention pour le déclenchement des avalanches (PIDA). Cette expertise combinée nécessite des reconnaissances terrain, ce qui explique les deux ou trois années de rétroplanning nécessaires à un projet de catex.

Et ce fut aussi le cas avec l’installation de l’année 2020, le catex des Arandelières aux Arcs, une ligne de cinq kilomètres implantée entre 2 500 et 3 100 mètres d’altitude, et qui proposera 20 points de tirs !

Toujours en développement
 Optimisation des temps de tir, renforcement de la puissance des automates, généralisation des déclenchements par radiofréquence : à la demande des stations, l’entreprise travaille à l’efficacité de ses installations, en ne perdant jamais de vue la sécurité des artificiers.
 « Il faut garder à l’esprit que le déclenchement préventif reste une activité génératrice de stress, rappelle Christian Montaz. Chacun de nos développements technologiques vise la sécurité et la sérénité d’exécution pour les équipes qui en ont la charge. » 
 Et dans le secteur Montagne comme ailleurs, Montaz Équipement poursuit ses projets de développement en ce sens...