La Grave Trois tronçons pour quatre saisons

Après trois ans d’instruction, et aux termes d’une enquête publique, qui aura soulevé des questions bien au-delà de la vallée de la Romanche, le projet d’aménagement du troisième tronçon de téléphérique à La Grave, en remplacement du téléski de la Girose, a reçu un avis favorable du commissaire enquêteur mi-février.

« C’est une grande satisfaction pour tous ceux qui ont travaillé sur le projet et pour les habitants de La Grave, qui ont répondu favorablement dans l’immense majorité », a réagi Fabrice Boutet, le directeur de la Société d’aménagement touristique de l’Alpe d’Huez (SATA), concessionnaire du site depuis 2017. L’aménagement que la société d’exploitation propose conjointement avec La Grave, reliera, sur une distance de 1 800 m, le col des Ruillans à 3 200 mètres d’altitude, au dôme de la Lauze à 3 600 m, par un téléphérique de 40 places.

« Cette décision traduit tout le soin et l’attention qui ont été apportés au dossier », renchérit Yann Carrel, directeur des opérations. Une première mouture du projet avait en effet déjà été présentée il y a un an et demi. Essuyant quelques remarques des services de l’instruction, la SATA l’avait retiré, préférant revoir le projet entièrement, plutôt que de le corriger à la marge : « Nous avons repris l’ensemble des architectures pour prendre en compte l’avis de l’architecte des Bâtiments de France. Cela nous a poussés à nous positionner sur un constructeur dès cette phase d’étude, pour pouvoir proposer le projet le plus exhaustif et abouti possible ».

« On ne touchera plus au glacier ».

Le bâtiment de la gare de départ, qui, dans le premier jet, s’inscrivait dans le prolongement de l’existant, est à présent plus « morcelé », pour « une meilleure intégration » dans son environnement. Les teintes choisies pour habiller les bâtiments et l’unique pylône contribuent également à réduire l’impact visuel

Au dôme de Loze, « pas de construction en émergence », mais une gare d’arrivée « intégrée dans la roche ». Ce souci paysager a imprégné le projet jusque dans l’étude des câbles, placés de sorte à être les moins visibles possible. « Cette remontée portée permet aussi de démonter le téléski, qui dénature complètement le glacier », ajoute Fabrice Boutet. Son exploitation supposait de « travailler le glacier pour tracer la piste de montée ». Aujourd’hui,  « on n’y touchera plus », le pylône du projet devant être posé sur un moignon rocheux dépassant du glacier.

Un projet de transition.

Si ce téléphérique entend se faire tout petit dans le paysage, il sera pourtant « stratégique » pour le développement touristique du territoire, prévoit la SATA : « C’est clairement un projet de transition, tourné vers des activités de quatre saisons. Il remplit le cahier des charges de la DSP, qui est de sécuriser les activités d’hiver tout en développant le volet estival ».

La gare de départ, dorénavant appelée « gare d’accueil », comprendra un glaciorium« Le but est d’aider à la compréhension du milieu de la montagne, de la vie des glaciers, mais il permettra aussi de créer une ambiance dans ce lieu, où les touristes comme les scientifiques se croiseront. » Le restaurant déjà en place sera repris et rénové par la SATA. « Notre souhait est de donner aux visiteurs l’envie d’aller « pratiquer la montagne », chacun a son niveau, en leur facilitant l’accès », affirme Fabrice Boutet.

Avec 400 à 500 p/h, son débit ne sera pas supérieur à celui du téléski. « Nous ne souhaitons pas augmenter le nombre de visiteurs sur le glacier, mais mieux étaler la fréquentation sur l’année, ce qui contribuera à développer l’activité touristique du village de La Grave », conclut Yann Carrel.

Caractéristiques

Type d’appareil : téléphérique à va-et-vient
Constructeur : Doppelmayr
Dénivelé : 333 m
Longueur inclinée : 1 860,6 m
Pente moyenne : 18 % (maximale : 38 %)
Capacité par véhicule : 40 places
Nombre de véhicules : 2
Temps de trajet : 4,2 minutes
Vitesse de marche en ligne max : 10 m/s
Diamètre du câble porteur: 38 mm
Diamètre du câble tracteur: 25 mm
Budget : 12 M€
Livraison estimée : fin 2024 ou début 2025