À l’aube de son soixantième anniversaire, la Station phare du massif central semble avoir trouvé son rythme de croisière et sa vocation. forte d’une offre de ski compétitive, la destination du Sancy poursuit l’écriture d’un tourisme à l’année au sein de son environnement préservé.
Le ski dans le Sancy : une affaire d’Auvergnats visionnaires. Le premier d’entre eux est un homme d’Église ; en 1897, l’abbé Jean-Baptiste Blot découvre le ski en Forêt Noire. Il importe cette pratique dès son retour dans le Massif central, tout d’abord en tant que moyen de déplacement pour les Bessards isolés par la neige dans la campagne auvergnate. Mais le ski va rapidement prendre une toute autre ampleur grâce à son tempérament précurseur – « Par le ski nous attirerons les étrangers. » (1909) – et un contexte favorable : l’envie des citadins (Clermont-Ferrand) de s’essayer à ce sport, la pression militaire pour le développement de la discipline, et la création des premières compétitions locales. Le ski club de Besse est créé en 1910.
L’histoire des sports d’hiver est en marche dans le cirque de la Biche, marquée par l’inspiration de personnalités du cru. Un groupe de locaux constituent la SA de Pavin-Sancy, qui deviendra plus tard une SEM regroupant toutes les remontées mécaniques du domaine. Inaugurée en décembre 1961 autour de trois téléskis et de la télécabine biplace de la Perdrix (remplacée en 1974), Super Besse est lancée. La station s’équipera au fil des années – remontées mécaniques, hébergements, commerces… – sous l’impulsion de deux maires : Alfred Pipet puis André Gay, 56 ans de mandat à eux deux ! Le premier fera d’une commune rurale une destination touristique à part entière. Le second mènera deux chantiers d’importance : l’intercommunalité, et la neige de culture.
Si abondante au début du XXe siècle, au point de limiter parfois les déplacements, la neige est devenue plus capricieuse. Saisissant la chance de la proximité avec le lac, les premiers tests de neige de culture sont réalisés en 1992. Essai concluant ! Le remplacement de la télécabine de la Perdrix par un funitel en 2008, accompagné par l’installation de grandes résidences, est l’un des derniers symboles de l’essor de Super Besse. De solides fondations pour envisager le tourisme 4 saisons de ce territoire, comme l’expose Lionel Gay, le maire de Besse-et-Saint-Anastaise : « L’avenir s’inscrit dans la continuité d’une démarche de diversification que nous avons entamée voilà plusieurs années. Cette pleine nature on peut la vivre toute l’année, grâce à des activités spectaculaires et indépendantes du domaine skiable stricto sensu. » L’élu n’oublie pas de citer le rôle de l’office de tourisme intercommunal qui valorise cette offre « en termes de notoriété et de fréquentation ».
Consciente de la valeur du patrimoine naturel local, la municipalité prône bien évidemment la protection des ressources naturelles: valorisation des espaces naturels, préservation des espaces sensibles, travail à la production d’énergies renouvelables… Comme un slogan à l’adresse des touristes et des curieux qui ne soupçonnent pas les qualités de Super Besse : « venez faire du ski et des activités de pleine nature, dans un environnement privilégié ».
Découvrez cette « Statioscopie » en intégralité dans l'édition n°281 de Montagne Leaders. Les autres articles de la « Statioscopie » : - Infographie : Les chiffres de la station. - « C'est bien le ski qui nous permettra d'investir », interview de Vincent Gatignol, directeur de la SAEML Pavin-Sancy. - « Nous avons développé de vrais réflexes d'adaptation », interview de Luc Stelly, directeur de l’office de tourisme du Massif du Sancy.
