Le bureau d’étude spécialisé en géotechnique et ingénierie civile a breveté un nouveau système plus économique et plus durable pour fixer les rondins anti-reptation.
À partir des observations faites sur leur usure, Alpes Ingé a conçu une nouvelle pièce améliorant la robustesse et la durabilité des installations anti-reptation. Ces aménagements, qui consistent à augmenter la rugosité d’une pente en y fixant des rondins, ont pour but de limiter les glissements du manteau neigeux causés par les neiges humides. « Ces avalanches ne sont pas déclenchables à l’explosif car, elles n’ont pas de couches fragiles comme les plaques à vent, mais plutôt une circulation d’eau à la base du manteau qui réduit les frottements avec la pente », précise Ivan Brunet, le directeur général d’Alpes Ingé. Son bureau d’études supervise ces installations depuis dix ans. Ces rondins sont maintenus sur les pentes avalancheuses par des élingues fixées sur des ancrages au sol. « C’est efficace, mais ça vieillit mal : les rondins se cisaillent sur les câbles et les ancrages travaillent trop en flexion et perdent de leur résistance. » Ivan Brunet a donc imaginé une pièce en « L » sur laquelle repose le rondin. Fixée à l’ancrage, elle permet à l’installation de « mieux travailler », le rondin ne tirant plus directement l’ancrage vers la pente. Des câbles maintiennent le rondin sur la plaque. « Cette pièce permet d’augmenter la pérennité de l’installation en évitant le cisaillement des rondins et la déformation des ancrages. »Moins contraint, un couple d’ancrages peut alors supporter deux ou trois rondins, échelonnés le long d’un câble. « Le nombre de forages peut être divisé d’autant, et le temps d’installation s’en trouve réduit, ce qui baisse le coût global d’environ 20 % », calcule Ivan Brunet. La pose et la maintenance sont de plus facilitées, observe-t-il : « L’hélicoptère n’a plus besoin de rester au-dessus des opérateurs pendant qu’ils attachent le rondin. Ces derniers ont juste à décrocher la charge au-dessus des supports ». Le système testé depuis deux ans à Châtel a donné des résultats probants : « Nous n’avons pas constaté de déformations sur les ancrages supportant deux ou trois rondins ».
20% : d’économie réalisés sur l’installation de rondins anti-reptation, grâce à une réduction du nombre de forages.