La jeune pousse d’Aix-en-Provence, spécialisée dans la mise en place d’unités de pilotes de drones dans le cadre professionnel, s’est tournée vers les stations, dont les besoins en images aériennes pourraient être grandissants.
Fondée en 2021 par deux anciens militaires, reconvertis dans l’aéronautique, Patrolair met en place des unités de pilotes de drones pour les entreprises. « Nous conseillons les professionnels, formons les pilotes et assurons le suivi de leur matériel, afin qu’il réponde aux normes réglementaires », résume Antoine Fleischmann. Le directeur général de la jeune pousse est venu seconder Thierry du Boisvilliers, suite au décès du cofondateur, Géraud Parjadis, au démarrage de leur aventure entrepreneuriale. Après 37 ans chez Airbus, ce spécialiste des aéronefs entend « mettre le monde de l’aéronautique à la portée des professionnels » : « L’utilisation d’un drone doit se faire dans un cadre réglementaire très spécifique et très strict. Il y a des zones de vols à respecter et des paramètres à prendre en compte tels que les conditions de fonctionnement des satellites, qui peuvent rendre le drone incontrôlable. Le risque est la collision avec un hélicoptère, un avion, un parapentiste… ou la chute de l’appareil, d’où la nécessité d’être parfaitement formé à son utilisation ». L’entreprise s’est rapidement tournée vers le milieu de la montagne où les besoins, tant en termes de réglementation que d’usages, sont vastes : « C’est un milieu hostile dont le ciel est déjà très occupé ».
Éviter d’exposer du personnel
Plusieurs stations ont en effet déjà fait appel à Patrolair, pour mettre en place des équipes de pilotes en vue de réaliser des missions de surveillance, dont Val Thorens : « Suite à une coulée de neige, leur premier objectif était de rapidement s’assurer que personne n’était en dessous, par des indices visuels, tels que des traces recouvertes par la coulée, mais qui ne réapparaissent pas plus bas ». Les stations ont rapidement descellé d’autres avantages à l’utilisation du drone, comme celle d’éviter d’exposer leur personnel aux risques de la montagne : « Le drone va permettre d’inspecter à distance des installations difficiles d’accès, des dispositifs fixes de déclenchement d’avalanche, ou des poulies sur des remontées : la vision infrarouge met en relief les pièces qui, en fonctionnement, chauffent plus que les autres. »
Les performances actuelles des drones sont « étonnantes » – « On peut lire la référence d’un boulon à 100 mètres de distance » –, mais la réglementation en vigueur en limite fortement l’usage. Patrolair monte ainsi les « dossiers de sécurité », qui autorisent ses utilisateurs à s’écarter du cadre réglementaire, moyennant des mesures de sécurité : « Nous ne nous contentons pas de former à l’utilisation d’un drone, nous aidons à préparer la mission entière, pour apporter au client une solution clé en main ».
Toujours dans le souci de répondre aux exigences réglementaires, l’entreprise est en train de développer un logiciel de suivi du matériel : UAVsuite.