Action climatique : la montagne, candidate privilégiée

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADME) vient de publier son guide 2022 sur la filière sport, montagne et tourisme. Ce rapport évalue les émissions de gaz à effet de serre du secteur, les tendances et les impacts du réchauffement climatique sur cette économie. 

Le but de la publication est de « diffuser des réflexions collectives » afin que « les premières pistes de solutions » puissent être imaginées. L’ADEME rappelle que « réduire  [la] contribution au dérèglement climatique est une nécessité dans les années à venir pour l’ensemble des acteurs économiques ».

Si le secteur de la montagne n’est pas le premier contributeur au dérèglement climatique, il en est cependant l’un des premiers impactés. « La diminution du manteau neigeux, et son pouvoir de réflexion de la lumière des rayonnements du soleil, provoque une augmentation des températures moyennes plus brutale sur les territoires de montagne que dans les plaines », écrit l’ADEME.

Selon CREA Mont-Blanc, les températures moyennes en montagne ont augmenté de 2 °C au cours du XXe siècle, contre 1,4 °C en France. À l’horizon 2050, l’agence estime que les températures estivales pourraient augmenter de 3 °C en haute montagne (au-dessus de 2 000 m).

Chaque degré de réchauffement additionnel équivaudrait à un mois d’enneigement en moins, rapporte le Fonds mondial pour la nature (WWF). Dans les Alpes, une augmentation de 2 °C se traduirait par une baisse de 30 % de l’enneigement, et pour 4 °C, une baisse de 80 %.

Cette situation peut cependant présenter des opportunités pour la filière, affirme l’ADEME. La montagne pourrait devenir plus attractive l’été et de nouvelles offres de services émergeraient en stations.

Le contexte climatique fait en tout cas du secteur économique de la montagne « un candidat privilégié dans l’expérimentation et l’exemplarité dans la lutte environnementale et climatique », note le rapport.