La coopération clé du partage

La première rencontre technique agriculture et domaines skiables sur la thématique du partage de l’eau a clairement mis en avant la nécessité de dialogue entre les différents acteurs.

Le 26 juin aux Saisies, les sociétés d’économie alpestre (SEA) de Savoie et de Haute-Savoie et Domaines skiables de France (DSF) organisaient la première rencontre technique agriculture et domaines skiables sur le thème du partage de l’eau en montagne. Une journée inscrite dans le cadre du projet « Alpages ouverts sur l’avenir » soutenu par le programme européen de coopération transfrontalière Interreg France-Suisse. « Le changement climatique nous pousse à revoir nos modes de fonctionnement sur l’utilisation de l’eau. Il y a une nécessité à partager la ressource », exposait en introduction Sébastien Maillard-Rosset, coordinateur de la SEA73. Depuis dix ans, les acteurs des domaines skiables et du pastoralisme opèrent une vraie réflexion afin de construire un partenariat solide avec notamment l’élaboration du guide pratique « Sous la neige les alpages » visant trois axes : Se connaître, Faire Ensemble, Allez plus loin.

Le double usage

La ressource en eau, cruciale pour les deux parties, tend à se limiter l’été avec la hausse des températures et l’augmentation de l’évapotranspiration. D’où la nécessité du stockage dans les périodes de fortes précipitations. Sur le territoire des deux Savoie, 105 retenues collinaires sont comptabilisées dont 48 qui ont un double usage, soit plus de dix millions de m³ stockés par les domaines skiables. Le double usage est une solution gagnant-gagnant, aussi bien lors de la phase de travaux que dans l’utilisation de l’eau.

Le cas de la Péchette

Construite en 2018, la retenue de la Péchette (84 000 m³), a fait l’objet d’une concertation en amont entre la station des Saisies, et les agriculteurs afin d’adapter les besoins de chacun. Un réseau spécifique pour les agriculteurs a été ajouté afin de faciliter l’accès à l’eau avec notamment 11 regards stratégiques de sorte à éviter l’usage des tonnes à eau. Cet aménagement ne représente que 50 000 € sur les 5,50 M€ de l’ouvrage. Au cours des débats, tous les intervenants s’accordent à placer la coopération et l’anticipation au cœur des projets à venir. Voire à aller plus loin sur la sensibilisation des usagers à l’alpage et l’agrotourisme.