Les pistes de réflexion de l’ADSP

Le 30 septembre, les directeurs de services des pistes tenaient leur assemblée générale à Alpexpo, en amont du congrès de DSF, avec deux thématiques à l’ordre du jour de l’après-midi : « Les espaces ludiques », et « Les ambulances en pied de piste ».

La première table-ronde était consacrée à la scénarisation des pistes. Du développement historique des snowparks au family parks contemporains, la notion d’espace ludique est vaste. Si vaste qu’aucune définition juridique ne règlemente ces « aires de jeu sur neige ». Seule la norme NF 52-107 (2015) relative aux espaces freestyle  peut trouver à s’appliquer à certaines de ces zones. Au-delà de leur définition, Amaury de Lacoste, directeur des opérations Domaines skiables de Labellemontagne, liste trois usages à ces espaces : le dépassement de soi, l’aspect ludique, ou bien contemplatif.

La question de leur business model se pose pour des opérateurs qui s’adressent autant à des « clients du domaine skiable » qu’à des « usagers du service public ». Et dans ce contexte, l’investissement sur des espaces ludiques peut être de deux ordres : défensif s’il vise à conserver un domaine skiable attractif, ou offensif si l’ambition est de conquérir une clientèle ciblée.

L’avocate Charlotte Trolez a listé les précautions juridiques nécessaires autour de ces espaces. Outre la question du foncier, elle s’est attardée sur l’aménagement et la signalétique, précisant que la création de certains modules suffisait à qualifier la zone en espace freestyle.

Le nom commercial de ces espaces, la notion de niveau et le règlement intérieur, affichés en entrée de zone sont des éléments essentiels dans le cas d’une mise en cause éventuelle de responsabilité. Au plan marketing, il est ainsi important de se coordonner avec les acteurs de la destination afin de maîtriser les termes utilisés pour la commercialisation des ces espaces, et pour lever toute ambiguïté de vocabulaire vis-à-vis des usagers.

« Véhicule » et non « ambulance »

La seconde thématique a permis un débat autour du transport des blessés en pied de piste, prenant exemple sur le cas du service des pistes de la Vallée des Belleville qui a intégré cette activité il y a quatre ans (jusque là sous-traitée aux sociétés d’ambulance locales). Une réussite en termes d’efficacité, de ressources humaines, et de rentabilité, selon son directeur Benjamin Blanc. 

Bernard Airenti, le conseiller montagne auprès de la Préfecture de Savoie a, lui, rappelé le contexte d’intervention d’un « véhicule bas de piste » –  du pied de la piste jusqu’au cabinet médical – à distinguer du transport sanitaire entre le cabinet médical et l’hôpital, prescrit par un médecin et effectué par un service d’ambulance. Le cas des stations sans cabinet médical donne lieu à un transport direct vers l’hôpital par un transport sanitaire agréé. Un quatrième cas de figure a été mentionné : celui d’un patient dans un état critique, ou pour lequel un doute subsiste quant à sa blessure et qui pourrait engager son pronostic vital. Dans ce cas, la question du transport est alors intimement liée à celle de la régulation de l’aide médicale d’urgence.

Premiers secours & Covid
 En amont de la saison, les pisteur-secouristes diplômés lors des sessions de formation continue PSE1 et PSE2 et les entreprises ont reçu les recommandations particulières Covid-19 relatives aux opérations de secours sur le domaine skiable en période de crise sanitaire. 
 Un kit Covid-19 spécifique intègre le sac pisteur-secouriste, un autre est placé dans le sac premiers secours ou O2.Un protocole détaille trois situations une fois sur zone, avec des recommandations pour chacune : pas de suscipicion de Covid, avec suscipicion de Covid sans signe d’urgence vitale, avec suscipicion de Covid et signes d’urgence vitale.
 Recommandations Gestes de secourisme de la DGSCGC du 5 juin 2020 et Extrait recommandations PSE1 et PSE2.