Au gré des consignes des autorités de l’État, les acteurs des stations de montagne doivent s’adapter constamment. Prise de température aux Deux Alpes durant les vacances de la Toussaint.
S’adapter pour vivre. S’adapter pour ouvrir. S’adapter pour accueillir les touristes. Depuis le 15 mars, la France s’adapte au Covid-19. Pour les stations de montagne, la crise sanitaire est venue rajouter une contrainte supplémentaire aux conditions météo. Et non des moindres. Car elle les pousse à devoir jongler avec des consignes qui évoluent au fil des semaines, voir des jours. En atteste le vendredi 23 octobre où Christophe Aubert, maire des Alpes, et Éric Bouchet, directeur de l’office du tourisme, apprennent les mesures de couvre-feu et de fermetures des bars pour six semaines durant un rendez-vous au cours duquel ils nous expliquaient le protocole en vigueur. S’il n’y a de toute façon pas d’autres choix que de s’adapter, la montagne et ses habitants ont ce caractère ancré en eux, peut-être plus qu’ailleurs. « À l’image des bouquetins, nous savons être agiles. Nous avons l’habitude de faire face aux aléas ! Notre rôle aujourd’hui est de collecter toutes les informations afin de sensibiliser les socio-professionnels et tous les acteurs de la station. On doit rassurer tout cet éco-système ainsi que nos clients dans un contexte anxiogène », explique Éric Bouchet.
Station test, c’est quoi ?
Durant les vacances de la Toussaint, le glacier des Deux Alpes a accueilli jusqu’à 2 000 skieurs par jour. Toujours dans le respect des gestes barrières, avec port du masque obligatoire dans les files d’attente et sur les remontées mécaniques. « Comme cet été, le flux important est concentré sur un seul départ avant d’aller sur le glacier, nous avons allongé les files d’attente et échelonné les départs skieurs. C’est peut-être un élément à envisager pour l’hiver, comme l’évolution de nos horaires d’ouverture », avance Antoine Pirio, directeur général des remontées mécaniques. Cependant, la réglementation des transports n’implique aucune limitation sur le remplissage des appareils. Au-delà, du masque, l’autre point important du protocole sanitaire repose sur la désinfection quotidienne des cabines. Ce qui entraîne de fait, des coûts importants puisque du personnel supplémentaire est mobilisé sur ces missions.
Entre souplesse et sécurité
En fonction de l’épidémie et ses conséquences sur les personnels et la possible désorganisation des services, tous les scénarios sont envisagés. « Nous sommes suspendus aux décisions. Elles impacteront nos offres et notre accueil, car la sécurité sur le domaine skiable prime », détaille Antoine Pirio. D’où l’importance de défendre les intérêts des stations auprès des autorités. « Nous avons une responsabilité sur le respect des règles sanitaires en station, mais d’un autre côté, notre savoir-faire doit être écouté. Nous avons identifié les besoins, les moyens et nous pouvons avancer vers la saison hivernale avec confiance malgré ces contraintes », précise Christophe Aubert, qui se bat avec l’ANMSM, sur trois éléments fondamentaux pour cet hiver :
– Un centre de dépistage par station avec résultats disponibles en 24h ;
– Avoir la connaissance des cas positifs pour effectuer un suivi ;
– La reconnaissance des tours de cou comme masque certifié et autorisé.
Car pour anticiper, il vaut mieux ne pas avancer masqué…